«Le débat, pas la chamaille». C’est ce que prône le Groupe de réflexion et d’initiatives citoyennes (GRIC), constitué par 42 personnalités des arts, de la culture, du monde économique, de la diplomatie et de l’éducation.
«Indépendant de toute structure politique ou confessionnelle, ce groupe informel entend contribuer à redonner de la sérénité et de l’urbanité à la conversation publique», expliquent les initiateurs du GRIC, qui se disent «préoccupés par la virulence du débat public au Cameroun et par la montée des périls tribalistes».
Il s’agit notamment d’ouvrir «un débat responsable et apaisé» sur la crise sociopolitique et sécuritaire qui secoue les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis octobre 2016.
Lire aussi : Cameroun. Crise anglophone: Eto’o, messager de la paix
«Le Cameroun traverse une crise depuis deux années maintenant, et cette crise imprègne et gangrène toute la communauté nationale. Les différentes forces vives réagissent comme elles peuvent, dont la famille des intellectuels et des personnalités de la culture. Mais la participation de l’intelligentsia et des hommes de culture manque de cohérence et d’organisation. Elle apparaît aujourd’hui plus comme de la chamaille que du débat. Nous pensons qu’il faut que les intellectuels organisent leur contribution à la sortie de crise, et cette contribution ne peut passer que par le débat», justifie l’écrivain Pabe Mongo, l’un des initiateurs du GRIC.
Une pétition ouverte au public a été lancée à cet effet. Celle-ci invite «tous ceux qui sont attachés au progrès de l’humanité (et) au débat public, à signer cet appel au calme et à la fraternisation des esprits pour que triomphe une culture du débat, et non la passion de la chamaille».
Lire aussi : Cameroun: 32 morts lors d'un affrontement dans une région anglophone
Cette pétition «constitue le premier acte de notre action collective pour faire entrer les citoyens dans le refus des aventures haineuses et meurtrières», explique l’écrivain Eugène Ebodé, autre initiateur du groupe et signataire de cette requête.
Les signataires de cette pétition assurent qu’ils n’aspirent à rien d’autre qu’à un retour au calme au Cameroun. «Aucun d'entre nous n'est candidat à une élection ou n'ambitionne d’y prendre part. Nous ne soutenons aucun candidat et entendons conserver notre entière liberté de conscience comme d'appréciation», disent-ils.
Toutefois, «nous envisageons de formuler des réflexions et de publier en toute impartialité des contributions. Elles seront de nature à éclairer les opinions publiques nationale ou internationale sur toute question éthique ou d’actualité qui appellerait notre attention», ajoutent-ils.