Le tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé vient de trancher en faveur de Miss Cameroun 2018, dans l’affaire qui oppose le Comité d’organisation de Miss Cameroun (COMICA) à l’une des candidates qui avait déposé une plainte courant janvier pour «falsification des résultats» de la finale de ce concours de beauté le 30 décembre 2017.
«Nous, président, juge des référés, statuant publiquement, contradictoirement à l’égard des parties en matière de référé d’heure à heure, en premier ressort et après en avoir délibéré conformément à la loi; au principal, renvoyons les parties à mieux se pourvoir ainsi qu’elles aviseront. Mais dès à présent par provision vue l’urgence, rejetons comme inopérantes les exceptions d’irrecevabilité et de nullité de procédure excipées par les défendeurs; nous déclarons incompétents ratione materiae; renvoyons la demanderesse à mieux se pourvoir; la condamnons aux dépens distraits au profit de Me Pierre-Alexis Bayebec et Mang Mayi Gervais, avocats aux offres de droit; disons notre ordonnance exécutoire sur minute avant enregistrement», peut-on lire dans le compte-rendu rapportant les conclusions de l’audience du 3 juillet 2018, signé par Me Pierre-Alexis Bayebec, avocat au Barreau du Cameroun et conseil du COMICA.
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Ce verdict met un terme à ce long feuilleton judiciaire qui avait entraîné la suspension du mandat de Miss Cameroun 2018 le 24 janvier dernier, suite à une ordonnance du tribunal.
La décision rendue la semaine dernière par le TPI de Yaoundé permet à Caroline Aimée Nséké de conserver sa couronne de Miss Cameroun 2018 et de mener son mandat jusqu’à son terme. Elle déboute par la même occasion Caroline Biloa Kounou, la candidate qui avait porté plainte au COMICA pour fraudes et tricheries.
Cette dernière accusait notamment le comité d’organisation de l’avoir écartée de la course au titre, alors qu’elle figurait parmi les 12 candidates retenues pour la dernière partie de la finale. «Mon numéro a été appelé pour le Top 12 à l’élection Miss Cameroun, mais les membres du comité d’organisation m’ont empêchée de sortir des backstages», avait déclaré Caroline Biloa.
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Elle affirmait avoir été «frauduleusement remplacée» par une autre candidate, au moment où les membres du COMICA venaient chercher les heureuses élues pour les amener sur le podium, afin qu’elles puissent présenter leur projet social en cas d’élection.
«Ce comportement frauduleux et scandaleux est une voie de fait du COMICA et une perte de chance ayant causé un réel préjudice à Mlle Biloa, car celle-ci aurait pu être élue Miss Cameroun 2018 si elle avait présenté son projet au même titre que les autres candidates, dans les mêmes conditions du direct», soutenait son avocat, Me Georges Fleurik Essimi Zibi. En réparation du «préjudice» causé, la plaignante réclamait 30 millions de francs CFA.
L’affaire avait grand bruit dans la presse, remettant au goût du jour les multiples scandales (malversations, proxénétisme, harcèlement sexuel, confiscation par le comité d’organisation des lots offerts par les sponsors, etc.) qui ont émaillé et terni l’image de Miss Cameroun au fil des années.