Les Etats-Unis sont «gravement préoccupés» par la récente vidéo montrant des hommes en uniforme militaire exécutant deux femmes soupçonnées de liens avec le groupe terroriste Boko Haram, ainsi que deux enfants, dont un nourrisson.
Les médias du monde entier, Amnesty International et des organisations camerounaises de défense des droits de l’Homme attribuent les actions montrées sur la vidéo à l’armée camerounaise. Ce que dément le gouvernement. Réfutant les accusations sur de «prétendues exécutions sommaires attribuées aux forces de défenses camerounaises», le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary, a annoncé le 11 juillet dernier l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur cette affaire.
Lundi 16 juillet 2018, la porte-parole du département d’Etat américain a appelé le gouvernement du Cameroun «à mener une enquête avec minutie et transparence sur les événements montrés sur la vidéo, à en rendre les conclusions publiques et, si des militaires camerounais étaient impliqués dans ces atrocités, à les tenir responsables de leurs actes».
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Dans une déclaration à la presse publiée sur le site de l’ambassade des Etats-Unis au Cameroun, Heather Nauert affirme que «tous les pays, y compris le Cameroun, doivent respecter leurs obligations et engagements internationaux et nationaux pour protéger les droits de l’Homme de leurs ressortissants et promouvoir la reddition de compte». La vidéo, qui circule sur internet, a suscité colère et indignation dans le pays et hors des frontières nationales.
«C’est inacceptable dans un Etat de droit! Des enfants qui subissent au grand jour des actes de tortures, des femmes qui subissent des actes de tortures et qui sont après assassinées par 17 balles dans le crâne. Même si on est en guerre contre la secte Boko Haram -une guerre qui est légitime, le terrorisme ne doit pas venir imposer sa loi au Cameroun- cela ne peut pas donner droit à des forces de sécurité de devenir des bourreaux.
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Là, je pense que c’est un pas qui a été franchi depuis qu’on est dans cette guerre-là et il est urgent que les autorités du Cameroun prennent des mesures adéquates», s’est indignée sur RFI Maximilienne Ngo Mbe, la présidente du Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (REDHAC).
Son réseau dit avoir «authentifié» ladite vidéo. Pour le gouvernement camerounais, au contraire, cette vidéo «n’est rien d’autre qu’une malheureuse tentative de transfiguration de la réalité et d’intoxication du public» et «une autre manœuvre de désinformation grossière, dont les faits projetés n’ont aucun rapport avec l’action menée par les forces de défense et de sécurité dans le cadre des missions qui leur sont confiées».