Cameroun. Crise anglophone: un militaire aux arrêts pour viol

dR

Le 26/07/2018 à 06h27, mis à jour le 26/07/2018 à 11h48

Le soldat de première classe, Arthur Mbita, a été écroué alors qu’il aurait abusé d’une jeune fille, interpellée sous le prétexte d’un contrôle d’identité de routine à Bamenda, chef-lieu de la région anglophone du Nord-Ouest.

Dans la matinée du lundi 23 juillet 2018 à Bamenda, chef-lieu de la région du Nord-Ouest et épicentre de la crise anglophone qui sévit dans le pays, un cas d’atteinte aux bonnes mœurs a été perpétré par un militaire. Ce dernier était déployé dans le cadre d’une opération de sécurisation qui visait à rassurer les populations, malgré les mots d’ordre de «ville morte» que leur imposeraient des activistes.

C’est ainsi que soldat de première classe, Arthur Mbita, aurait abusé d’une jeune fille, interpellée sous le prétexte d’un contrôle d’identité de routine, rapporte un communiqué du ministère camerounais en charge de la Défense. Le soldat fautif a immédiatement été mis aux arrêts par la gendarmerie.

Il a été déféré au parquet du Tribunal militaire de Bamenda dès le lendemain, mardi 24 juillet 2018, pour répondre au pénal de son acte «odieux». Des sanctions disciplinaires seront en outre prises à son encontre, précise le ministère de la Défense dans son adresse, tout en regrettant la survenue de cet acte «d’un soldat égaré». Joseph Beti Assomo tient par ailleurs à rassurer l’opinion publique: cet acte ne saurait entacher l’image et le professionnalisme des forces de défense et de sécurité en opérations à l’intérieur comme à l’extérieur du territoire national.

Cet acte survient dans un contexte où l’armée camerounaise est accusée d’exactions dans la partie septentrionale du pays, au regard d’une vidéo circulant sur les réseaux sociaux et montrant des scènes d’exécutions sommaires perpétrées par des hommes en uniforme militaire sur des femmes et des enfants en bas âge.

Selon le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, les arguments utilisés pour incriminer l’armée camerounaise sont légers et les accusations hâtives. Par ailleurs, en exécution des instructions du chef de l’Etat, le ministre délégué à la présidence de la République chargé de la Défense a mis sur pied une commission d’enquête pour élucider cette affaire.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 26/07/2018 à 06h27, mis à jour le 26/07/2018 à 11h48