"Il est impensable que des personnes responsables et complices des crimes les plus graves puissent s’arroger une amnistie à la table des négociations, et cette idée doit être rejetée sans condition par le gouvernement", a déclaré Mathias Morouba, président de l’Observatoire centrafricain des droits de l’homme (OCDH), dans ce communiqué également signé par Amnesty International, Human Rights Watch (HRW) et la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH).
Les groupes armés en Centrafrique ont récemment présenté près de cent revendications, dont l'amnistie générale, à un panel d'experts de l'UA qui organise une médiation avec le gouvernement.
Des émissaires de chacun de ces groupes doivent se rencontrer avec le panel lundi à Bouar (Ouest) pour une "harmonisation" de ces revendications, avant de les soumettre aux autorités en vue d'un accord.
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Parmi les revendications se trouve l'amnistie générale pour les combattants de groupes armés et leurs chefs, une mesure qu'ils exigent depuis le début des violences en 2012.
Plusieurs chefs de groupes armés sont cités dans des rapports d'enquête de l'ONU, d'autres sont sous la menace d'un mandat d'arrêt et une Cour pénale spéciale (CPS) a été mise en place à Bangui, pour juger les crimes commis depuis 2003.
Pour l'heure, les autorités, appuyées par la communauté internationale, ont toujours refusé ce pré-requis à une cessation des hostilités.
Soutenu par l'ONU et les principaux partenaires de la RCA, le panel de l'UA en charge de cette médiation depuis juillet 2017 a déjà rencontré les groupes armés, ainsi que deux anciens présidents centrafricains, Michel Djotodia au Bénin et François Bozizé en Ouganda.
De nombreuses tentatives de médiation ont eu lieu en Centrafrique depuis le début de la crise en 2012 et sept accords de paix ont été signés, sans qu'aucun ne parvienne à un retour au calme.
Ce pays est ravagé par des combats incessants entre des groupes armés qui combattent pour le contrôle des territoires et leurs ressources. Impuissant, l'Etat n'a de contrôle que sur une très maigre partie du pays.