Les leaders religieux (catholiques, musulmans et protestants) appellent dans un même ensemble les autorités publiques à prendre rapidement les mesures nécessaires pour mettre un terme à la crise anglophone qui sévit depuis octobre 2016 dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun.
«Nous appelons le gouvernement à initier et à annoncer urgemment un plan national de résolution de cette crise en tenant en compte ses causes profondes et réelles, en vue d’une paix véritable», écrivent-ils dans une déclaration conjointe publiée hier, le 19 septembre 2018, à Yaoundé, la capitale. Dénonçant les atrocités commises au cours de cette crise, qui s’est entre-temps muée en guérilla depuis fin octobre 2017, ils invitent également le gouvernement «à redéfinir et à contrôler les missions des forces armées» dans cette partie du pays.
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Les leaders religieux réclament également des sanctions contre les militaires ou les civils «qui commettent des attaques, des violences, des incendies, des destructions de biens et des exécutions extrajudiciaires». Aux «Amba Boys» -nom que se donnent les sécessionnistes qui se réclament de la République fantôme d’Ambazonie-, les leaders religieux demandent de déposer les armes et de laisser les élèves et les étudiants reprendre l’école.
Les partis politiques, quant à eux, doivent avoir pour «priorité» dans leurs programmes, la résolution de cette crise et le retour à la normale dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Cet appel a été lancé par les présidents de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun, Mgr Samuel Kleda, du Conseil supérieur islamique du Cameroun, Cheikh Oumarou Malam et du Conseil des églises protestantes du Cameroun, Rev. Fonki Samuel Forba, qui s’adressent également aux Camerounais de la diaspora.
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A ceux-ci, il est notamment demandé de cesser «les discours de haine» et d’arrêter de financer les activités des groupes armés. Les fidèles catholiques, musulmans et protestants et tous les autres croyants doivent aussi «s’abstenir de toute communication et de tout acte qui favorisent la division, la discrimination, la violence et la destruction de la vie humaine et des biens».
De leur côté, les leaders religieux se sont engagés «à dénoncer et à lutter ensemble contre toutes les formes de violences, d’injustices et de désacralisation de la vie humaine et des droits de l’Homme jusqu’à ce que la paix et la justice reviennent dans toute l’étendue du territoire camerounais».