Comment réduire, à défaut d’éliminer, les viols en Afrique du Sud? Cette question interpelle les Sud-africains dont le pays enregistre l’un des taux de viol les plus élevés au monde.
Entre mars 2017 et mars 2018, la police sud-africaine a enregistré plus de 40.000 viols, soit une moyenne de 110 par jour. Les femmes de l’ANC proposent une solution radicale: la castration des personnes condamnées.
Selon Meokgo Matuba, présidente de la très influente branche de l’ANC, «toute forme de castration» contre les violeurs pourrait être envisagée. Celle-ci peut être chimique ou via l’usage de médicaments ayant pour effets de réduire la libido.
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Tout en reconnaissant qu’une telle pratique pourrait contrevenir au respect des droits humains, Matuba souligne que «les droits des auteurs de tels crimes ne devraient pas prévaloir sur ceux des victimes», expliquant que «les crimes de viols constituent une atteinte aux droits des victimes, perturbent la paix, l’ordre et la sécurité de toute la société».
La sortie des femmes de l’ANC intervient dans un contexte marqué par le procès d’un homme accusé d’avoir violé une fillette de 7 ans dans les toilettes d’un restaurant.
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Il faut souligner que la castration des violeurs est un débat non tranché dans de nombreux pays. Et pour cause, dans certains pays occidentaux (France, Allemagne, Espagne, par exemple), environ un délinquant sexuel sur cinq récidive. Face à cette situation, la castration est l’une des options envisagées. L’objectif est d’éviter que le violeur ne recommence à l'aide d'injections de produits ou d’un suivi par un traitement médical pour diminuer le risque d’agression sexuelle. Au Royaume-Uni, le gouvernement a ainsi étendu l’usage de la castration chimique dans les prisons, sur la base du volontariat. Une décision toutefois décriée.