A l'issue de sa séance plénière ordinaire le mardi 30 octobre 2018 à Libreville, la Haute autorité de communication gabonaise (HAC) a décidé de la suspension de la diffusion des programmes de la chaîne de télévision Vision 4 sur tous les bouquets des distributeurs disponibles dans le pays.
L'instance de régulation audiovisuelle reproche à cette télévision privée camerounaise d'avoir annoncé le décès du président Ali Bongo, lors de son édition du journal télévisé de 20 heures le samedi 27 octobre dernier. Aussi, selon Lucie Akalane, conseiller-membre et porte-parole de la HAC, parmi les points inscrits à l'ordre du jour, celui concernant Vison 4 présentait-il un caractère «urgent».
«La télévision Vision 4 a annoncé la mort du président Ali Bongo, au mépris des règles élémentaires qui sous-tendent les fondements du droit à la communication, à savoir l’honnêteté et l’exactitude de l’information», indique le communiqué de la HAC, lu par son porte-parole.
«Or, en diffusant cette information, de surcroît à une heure de grande écoute, cette chaîne de télévision a manqué d’assurer à l’ensemble de la population l’information exacte, honnête et complète qu'elle est en droit d'attendre. Il s'est agi pour elle de diffuser intentionnellement, sans vérification des sources, une information inexacte», ajoute le document.
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Des agissements qui tombent sous le coup de l'article 51 alinéa 2 de l'ordonnance du 23 février 2018, car ils portent atteinte à la vie privée, à l'unité nationale, à la cohésion sociale, à l'ordre public et à la stabilité des institutions de la République gabonaise. Créée en 2018 en remplacement du Conseil national de la communication, la Haute autorité de communication est une autorité administrative indépendante, chargée de la régulation du secteur de la communication.
Elle a notamment pour missions de veiller au respect de l’expression de la démocratie et la liberté de la presse sur toute l’étendue du territoire gabonais, à l’accès des citoyens à une communication libre, au traitement équitable par les médias publics de tous les partis politiques et associations politiques reconnus, ainsi que de la société civile, au respect par les médias publics des règles et conditions de production, de programmation et de diffusion des émissions relatives aux campagnes électorales.