Le ministre camerounais de la Défense, Joseph Beti Assomo, demande «aux ressortissants étrangers dont la présence (dans les régions anglophones, ndlr) serait véritablement indispensable de signaler aux autorités administratives et aux forces de défense et de sécurité leurs mouvements dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en raison des attaques menées par des groupes terroristes et des bandes armées qui y sont régulièrement enregistrés», indique un communiqué lu à la radio nationale hier dans la matinée, mercredi 31 octobre 2018.
Ce communiqué intervient au lendemain du décès d’un missionnaire américain, tué dans la matinée du mardi 30 octobre dernier à Bambui, localité située à 14 kilomètres de Bamenda, la capitale régionale du Nord-Ouest et bastion de la contestation anglophone.
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De sources officielles, le révérend Charles Wesco se trouvait à bord de son véhicule avec son épouse, son fils et son chauffeur lorsqu’il a «essuyé des tirs en provenance des terroristes embusqués» qui projetaient d’attaquer la zone universitaire et la brigade territoriale de gendarmerie de Tubah.
«Touché à la tempe, il va être évacué dans un premier temps dans un centre de santé, puis transféré à l’hôpital régional de Bamenda où il va succomber à ses blessures», rapporte le communiqué. «Immédiatement poursuivis par les forces de défense et de sécurité, les terroristes armés vont riposter par des tirs, ce qui va provoquer un affrontement entre eux et les forces positionnées autour de l’université de Bamenda», poursuit le document.
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Le bilan fait état de 4 terroristes neutralisés, de plusieurs blessés dans les rangs des assaillants et de 4 fusils de calibre 12 récupérés. Un étudiant et un militaire ont également été blessés lors des échanges de tirs, apprend-on. «Une enquête approfondie a immédiatement été ouverte autour de ce regrettable incident», assure le ministre de la Défense.
Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont en proie à une crise sociopolitique et sécuritaire depuis le déclenchement de la crise anglophone en octobre 2016. Cette crise s’est muée, fin 2017, en conflit armé entre les forces de défense et de sécurité camerounaises et les séparatistes anglophones. Depuis lors, les affrontements sont devenus quasi-quotidiens sur le terrain, chaque camp étant accusé d’exactions par les organisations nationales et les ONG internationales de défense des droits de l’Homme.