Cameroun: «recrutement spécial» de 2000 professeurs d’université

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Le 17/11/2018 à 07h16, mis à jour le 17/11/2018 à 07h58

Cette opération est ouverte aux titulaires d'un doctorat ou de son équivalent anglo-saxon, le PhD. Elle vise à promouvoir le développement de l’enseignement supérieur, selon la présidence de la République. Une «promesse» électorale faite à la jeunesse camerounaise, qui se concrétise aujourd'hui.

Le président de la République camerounaise, Paul Biya, vient d’ordonner un «recrutement spécial» de 2.000 enseignants, titulaires d'un doctorat ou d'un PhD, dans les universités d’Etat du pays. Ce recrutement est ouvert aux diplômés vivant au Cameroun et à l’étranger.

L'opération s’étalera sur une période de 3 ans, à compter de l’exercice 2019, indique un communiqué de presse publié cette semaine et signé du secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh. Ainsi donc, 1.000 enseignants d’universités seront recrutés dès l’année prochaine, 500 en 2020 et 500 en 2021, apprend-on.

Cette décision du chef de l’Etat «procède de son souci constant de promouvoir le développement du secteur de l’enseignement supérieur. Elle relève également de sa détermination à tenir ses engagements à l’égard de la jeunesse camerounaise de l’intérieur et de la diaspora», affirme le communiqué de la présidence de la République.

L’objectif est d’apporter une «réponse concrète» aux besoins urgents des universités publique en termes d’enseignants, notamment avec la création, ces dernières années, de plusieurs nouveaux établissements académiques. Le Premier ministre et le ministre de l’Enseignement supérieur ont reçu «les directives précises sur les principes et modalités devant régir la mise en œuvre de cette décision présidentielle».

En prêtant serment le 6 novembre dernier, Paul Biya, réélu pour un septième mandat à la tête du pays, a demandé à ses jeunes compatriotes de ne pas perdre espoir.

«J’ai compris votre aspiration à des changements qui vous ouvrent les portes de l’avenir et permettent votre plein épanouissement. J’ai tout aussi compris votre désir de mieux participer à la prise des décisions qui engagent l’avenir de notre pays. J’en tiendrai compte en ayant à l’esprit que le Cameroun de demain se fera avec vous», a-t-il dit, s’engageant à «faciliter l’intégration sociale des jeunes en développant encore davantage [le] système éducatif à tous les niveaux, et en mettant l’accent sur la professionnalisation».

Cette «opération de charme» du chef de l’Etat envers la jeunesse camerounaise n’est pas la première du genre.

En juillet 2016, Paul Biya avait annoncé la distribution gratuite de 500.000 ordinateurs portables aux étudiants camerounais des universités publiques et privées afin de favoriser «l’essor économique» du pays.

Cinq ans plus tôt, le chef de l’Etat promettait de recruter 25.000 jeunes diplômés à la Fonction publique camerounaise, dans son discours à l’occasion de la Fête nationale de la jeunesse le 11 février 2011, soit à quelques mois de la présidentielle du 9 octobre.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 17/11/2018 à 07h16, mis à jour le 17/11/2018 à 07h58