Le président de la République, Paul Biya, a pris un décret le 30 novembre 2018 portant création d’un Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration (CNDDR). Placé sous l’autorité du Premier ministre, ce Comité vise à offrir un cadre d’accueil et de réinsertion sociale aux ex-combattants de la secte terroriste Boko Haram qui sévit dans la région de l’Extrême-Nord et des «groupes armés» des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, secouées par la crise anglophone depuis octobre 2016.
Le texte présidentiel explique qu’il s’agit de combattants repentis «désireux de répondre favorablement à l’offre de paix» formulée par le chef de l’Etat lors de son discours d’investiture le 6 novembre dernier, en déposant volontairement les armes.
Basé à Yaoundé, le Comité disposera de centres régionaux à Bamenda, la capitale régionale du Nord-Ouest et bastion de la contestation anglophone, ainsi qu’à Buea, chef-lieu de la région du Sous-Ouest et à Mora, localité de l’Extrême-Nord frontalière du Nigeria où vivent déjà des repentis de Boko Haram. D’autres centres seront créés en tant que de besoin.
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Ledit Comité, apprend-on, sera chargé de collecter, répertorier et stocker les armes remises volontairement par les ex-combattants. De même, il devra mettre en place des sites de cantonnement destinés à accueillir ceux-ci et leur apporter une «assistance multidimensionnelle» dans le cadre de leur préparation à un retour à la vie civile, notamment par l’organisation, la formation et la mise à dispositions d’outils ou moyens de production, et l’assistance à la création d’activités génératrices de revenus.
Sur les moyens de financement de ce programme, le décret présidentiel indique simplement que les ressources sont constituées par les subventions de l’Etat, les dons et legs, les contributions des partenaires techniques nationaux et internationaux ou toutes autres ressources qui pourraient être affectées au Comité, conformément à la législation en vigueur.
Selon la présidence de la République, la création du Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration participe de la «disponibilité constante» du chef de l’Etat à rechercher les voies et moyens d’une «résolution pacifique» des crises qui affectent le Cameroun.