Au Cameroun, le phénomène des transes et hystéries collectives, notamment dans les établissements scolaires est de plus en plus fréquents. Difficile qu'une année académique ne s'écoule sans qu'on en recense. Dernière illustration en date, l'hystérie collective survenue au lycée de Minkan.
Une affection recensée chez une vingtaine d'élèves, à la fin du mois de novembre dernier. Selon un communiqué du ministre des Enseignements secondaires, les élèves (22 au total) ont été «victimes d'une crise d'hystérie collective, à la suite d'une paniqué générale créée par la crise d'asthme de quatre de leurs camarades».
Pour leur prise en charge, les apprenants ont été évacués vers des hôpitaux de Yaoundé, la capitale. La ministre Nalova Lyonga s'étant même rendu à leur chevet pour les réconforter.
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Difficile d'expliquer ce phénomène qui semble davantage toucher les filles. Si d'aucuns y voient une main mystique compte tenu des traditions africaines, les autorités essayent généralement d'apporter des explications rationnelles.
Pour les médecins, ces tremblements convulsifs peuvent parfois être, dans des cas isolés, des crises épilepsie. Généralement, c'est la cause émotionnelle qui est avancée, comme l'annonce d'une mauvaise nouvelle, ainsi que c'était le cas au lycée technique de Djamboutou en 2016, dans la partie septentrionale du pays. Ici, selon les informations rapportées par des médias locaux, une trentaine d'élèves étaient entrés en transe, après l'annonce du décès subit de l'une de leur camarade.
Des médecins avancent une autre tentative d'explication, en fonction du cadre et des circonstances de l’événement: chaleur, personnes déshydratées ou en état d'hypoglycémie, pièce mal aérée... Des situations qui pourraient entraîner des transes sur des sujets dont les organismes sont déjà fragilisés par des affections comme l'asthme ou la grippe.
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Certes, ces explications rationnelles peinent à convaincre la majorité des populations. Comment expliquer par exemple l'effet d'entraînement sur plusieurs sujets au même moment?
L'inquiétude, voire la panique gagnent généralement les rangs des géniteurs en apprenant la survenance du phénomène. D'où, leur précipitation dans les formations hospitalières pour s'enquérir de l'état de santé des enfants.
Du reste, des parents ont souvent tendance à retirer spontanément leur progéniture des établissements scolaires concernés, penchant notamment pour des actes de sorcellerie ou sectaire qui viseraient les jeunes.