Cameroun: le ministère des Marchés publics, maillot jaune des administrations corrompues

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Le 12/01/2019 à 08h16, mis à jour le 12/01/2019 à 10h44

Le ministère en charge des Marchés publics apparaît en tête des administrations perçues comme les plus corrompues. L'information ressort de l'indice de la perception de la lutte contre la corruption dans le pays publié dans le dernier rapport de la Commission nationale anti-corruption.

Parmi les innovations du rapport 2017 présenté récemment par la Commission nationale anti-corruption (CONAC), administration en charge de la lutte contre ce fléau dans le pays, l'indice de la perception de la lutte contre la corruption a fait les choux gras de la presse.

Dans ce classement des administrations publiques camerounaises, le ministère en charge des Marchés publics apparaît en tête des administrations perçues comme les plus corrompues. Entre autres griefs de l'opinion publique contre ces fonctionnaires, les pots-de-vin réclamés pour l'attribution des marchés publics, en marge de la réglementation en vigueur...

Arrivent en deuxième position les services centraux du ministère des Finances, puis les juridictions du ministère de la Justice, la Gendarmerie nationale et le ministère des Transports. En bas du classement, la CONAC elle-même et les services du Premier ministre apparaissent comme les moins corrompus du pays.

L'enquête a été fondée sur un échantillon de plus de 6.000 personnes à travers tous les arrondissements (360) que compte le pays. Les usagers se sont notamment exprimés sur leur appréciation des efforts et des résultats obtenus après cinq années d'implémentation de la stratégie nationale de lutte contre la corruption.

«L'étude a introduit pour la première fois, l'indice de perception de la corruption au Cameroun. Ceci pour mieux apprécier les changements éventuels induits par les efforts anti-corruption fournis par les Camerounais depuis l'implémentation de la stratégie nationale de lutte contre la corruption. Nous constatons l'appropriation par la majorité des citoyens de la volonté de lutter contre la corruption, par le volume des dénonciations reçus à la CONAC. Au total, 3.982 dénonciations ont été enregistrées en provenance de toutes les régions et de l'étranger», déclare notamment Dieudonné Massi Gams, président de la CONAC.

Par ailleurs, selon l'étude, dans le cadre des enquêtes menées par la CONAC et diverses administrations en charge de la lutte contre la corruption dans le pays, l’Etat camerounais a ainsi pu recouvrer environ 52 milliards de francs CFA.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 12/01/2019 à 08h16, mis à jour le 12/01/2019 à 10h44