La corruption est un fléau mondial qui a des impacts négatifs sur le développement de nombreux pays. Le phénomène est particulièrement alarmant sur le continent africain et touche singulièrement les secteurs d’exploitation des matières premières.
Toutefois, si six pays (Guinée Equatoriale, Guinée Bissau, Libye, Soudan, Soudan du Sud et Somalie) comptent parmi les dix contrées les plus corrompues du monde, on note aussi des progrès importants sur le continent.
C’est le cas notamment du Botswana, pays le moins corrompu du continent avec un score de 61 points sur 100, au 34e rang mondial, une place de gagner par rapport à 2016. Le pays est connu pour sa politique de lutte contre les pots-de-vin et la corruption en général. Une hotline de dénonciation permet même à la population de la signaler.
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Le gouvernement s’est engagé depuis des décennies dans une politique de «tolérance zéro». En 1994, pour prévenir la corruption, il a créé la Direction de la corruption et de la criminalité économique (DCEC) en charge es enquêtes sur les affaires de corruption et de la mise en place des stratégies préventives et d’éducation du public sur ces questions. Toute personne reconnue coupable de corruption est passible d’une peine d’emprisonnement et de lourdes amendes. A cela s’ajoute une démocratie saine et mature, la bonne gouvernance et le respect de la primauté du droit. Autant de facteurs qui font du pays un exemple en Afrique.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, la corruption n’est pas liée au ”progrès démocratique” d’un pays. A titre d’exemple, la Tunisie, qui s’est débarrassé de la dictature de Ben Ali et s’est démocratisée au cours des sept dernières années, a vu la corruption croître de manière significative. Le pays a ainsi perdu 15 places entre 2010 et 2017, pour occuper le 74e rang mondial au titre du classement 2017 de Transparency International, avec un score de 42 points sur 100.
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A l’opposé, le Rwanda, considéré comme une dictature par l’Occident et dont le président a été réélu l’année dernière avec un score de 99% des voix exprimées, se surpasse en matière de lutte contre la corruption. Le pays se classe au 48e rang mondial sur 180 pays, avec un score de 55 points sur 100, grâce à une lutte acharnée du régime contre ce fléau.
Outre le Botswana, les Seychelles, non classés dans les précédents classements de Transprency International, ont fait un bond exceptionnel en se classant au second rang africain avec un score de 60 points, au 36e rang mondial et le second pays africain le moins corrompu.
Le Cap-Vert maintient son rang parmi les meilleurs élèves du continent. Selon Transparency, avec un score de 55 points, il se classe au 48e mondial ex æquo avec le Rwanda. Le Top 5 des pays africains les moins corrompus est bouclé par la Namibie qui se classe au 53e rang mondial avec un score de 51 points.
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Rappelons que Transparency International se base sur un total de 12 sources pour établir son indice de perception de la corruption, dont le Forum économique mondial ou Freedom House. Les notes attribuées à chaque pays vont de 0 à 100 points maximum.
Enfin, signalons que sur les 180 pays objet de ce rapport 2017, la Nouvelle-Zélande, le Danemark et la Finlande sont les moins corrompus avec des scores respectifs de 89, 88 et 85 points.