Kiosque le360 Afrique. Est-ce le début d’une vaste opération mains propres au Mali, ou bien juste une manière de calmer une affaire qui a fait couler beaucoup d’encre? La question se pose depuis la réunion du conseil du gouvernement qui s’est tenue le mercredi 22 mars courant.
Présidée par le chef de l’Etat malien, Ibrahima Boubacar Keita, cette réunion a été marquée par le limogeage de tous les directeurs des finances et du matériel de l'ensemble des départements ministériels ainsi que celui du directeur général du Centre national des œuvres universitaires (CENOU).
Selon le site d’information malijet.com, «si ce n’est pas le début de la croisade contre la corruption revendiquée par les autorités, ça y ressemble», ajoutant que «si la première décision en a surpris plus d’un, la dernière était plus attendue par les observateurs de la vie politique».
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Et pour cause, d’après abamako.com, «cette affaire aux allures de grande escroquerie a été éventée par la presse. L’adjudicateur du marché a acheté de vieux cars (5 bus pour un montant de 601,80 millions de FCFA, soit 918.000 euros), les a repeints et présentés à l’acheteur qui n’était autre que le Centre national des œuvres universitaires (CENOU)».
L’affaire a fait les choux gras de la presse malienne poussant la Commission de réception du CENOU a récuser les cars de l’opérateur économique.
Face à cette situation, et pour calmer les esprits et les critiques qui fusent de partout, le ministre de l’Economie et des finances, Boubou Cissé, a décidé «le limogeage de tous les directeurs financiers des ministères et a provoqué un séisme dans les départements ministériels et dans les milieux des opérateurs économiques, notamment ceux de la santé, de l’éducation et des finances», souligne malijet.com.
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Le site d’information ajoute que le ministère proposera une liste de nouveaux directeurs financiers pour les différents départements dès le prochain gouvernement. Certains chanceux pourraient retrouver leurs postes mais "une bonne partie des directeurs financiers des ministères ne sera pas reconduite et d’autres vont permuter".
Reste à savoir si ces limogeages serviront vraiment à lutter contre la corruption qui gangrène la société malienne. En effet, en avril 2011, sous l’ancien président Amadou Toumani Touré (ATT), le même procédé avait été utilisé par ce gouvernement. Et pourtant, cela n’a pas empêché la corruption au niveau des différents départements ministériels.