Tunisie: la corruption plus importante qu'au temps de Ben Ali

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Le 10/04/2017 à 12h32, mis à jour le 10/04/2017 à 13h06

La corruption gagne du terrain en Tunisie, notamment au niveau des marchés publics. Le pays est remisé au 75e rang mondial, alors qu'il se classait entre la 30e et la 35e place sous le régime de Ben Ali.

Kiosque le360 Afrique. Qui l’aurait cru? La Tunisie de Ben Ali était beaucoup moins corrompue que celle des régimes démocratiques qui se sont succédé depuis le Printemps arabe.

Pourtant, après la chute du régime de Ben Ali, qualifié de tous les maux, la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption dans tous les domaines étaient devenues le leitmotiv des gouvernements qui ont pris la suite depuis la «Révolution des jasmins».

Néanmoins, comme le montrent les données fiables se basant sur des informations collectées par 12 institutions indépendantes parmi lesquelles la Banque mondiale, la Fondation Bertelsmann et le Forum économique mondial de Davos, on est loin de l’éradication de ce fléau qui impacte négativement l’économie tunisienne. 

Un chiffre illustre le degré de corruption en Tunisie. Selon les données de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLCC) en Tunisie, la corruption touche 25% du volume global des marchés publics, a expliqué Chawki Tabib, président de l’institution tunisienne, d'après le site d'information kapitalis.com.

Cet état de fait illustre le recul de la Tunisie dans le classement de la corruption dans le monde établi par Transparency International en janvier dernier. Le pays y occupe le 75e rang mondial sur un total de 176 pays. «Quand on sait que la Tunisie, sous la dictature de Ben Ali, se classait entre la 30e et la 35e places, on mesure l’ampleur du recul que le pays a enregistré dans ce domaine au cours des 6 dernières années», souligne le site d'information. 

Si malgré ce recul la Tunisie demeure mieux classée que ses voisins marocain (90e), algérien et égyptien (108e), il n’en demeure pas moins que ce classement «n’est cependant pas réjouissant pour un pays qui a franchi des pas importants dans le processus de démocratisation», souligne le site d’information, ajoutant que «la démocratie politique ne peut durer et se consolider si elle n’est pas soutenue par une démocratie économique et sociale, dont l’un des piliers est la transparence dans les différentes transactions, notamment celles relatives aux marchés publics».

Par Karim Zeidane
Le 10/04/2017 à 12h32, mis à jour le 10/04/2017 à 13h06