Tunisie. Corruption: saisie de biens immobiliers et financiers en Espagne

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Le 12/06/2020 à 18h05, mis à jour le 13/06/2020 à 15h24

Les autorités tunisiennes ont annoncé jeudi 11 juin la saisie en Espagne de biens immobiliers et d'actifs financiers d’une valeur de 25,7 millions de dinars (environ 8 millions d’euros) acquis par des Tunisiens en dehors des procédures légales.

Dans un communiqué, publié mercredi soir, sur sa page officielle, la Douane tunisienne a précisé qu’elle avait transmis au pôle judiciaire financier les résultats de son enquête sur ces acquisitions dans la région d’Alicante, dans le sud-est de l’Espagne. L’affaire concerne 43 personnes de nationalité tunisienne.

Il s’agit notamment de 26 appartements dans cette région balnéaire, de 30 comptes bancaires et de participations au capital de sociétés à l‘étranger, d’une valeur de 11 millions de dinars (3,5 millions d’euros), indique le communiqué. Des liquidités en devises de 12 millions de dinars (3,7 millions d’euros) ont également été saisies.

Aucune personnalité politique ou publique ne figure dans la liste des suspects, a affirmé le porte-parole de la Douane, Haythem Zanned, dans une déclaration à une radio tunisienne privée, démentant des informations partagées sur les réseaux sociaux sur l’implication de hauts responsables politiques.

“Ils appartiennent au secteur privé”, a-t-il précisé.

Ils sont soupçonnés d’avoir omis de déclarer leurs gains à l‘étranger, ouvert des comptes bancaires à l‘étranger sans autorisation de la banque centrale tunisienne, réduit la valeur des marchandises exportées à l’aide de documents frauduleux, ou encore abusé d’un privilège fiscal.

La valeur des taxes douanières impayées est évaluée à 52,6 mille dinars (environ 17.000 euros)

L‘économie de la Tunisie, affectée par l’instabilité politique, sociale et sécuritaire depuis la révolution de 2011, est minée par la corruption qui touche tous les secteurs.

La Tunisie pratique un contrôle des changes strict qui est contourné par de nombreuses entreprises, et les règles douanières, peu transparentes, sont également appliquées de façon aléatoire.

A chaque campagne électorale, nombre de candidats et partis promettent de faire la guerre contre la corruption et les corrompus, mais les actions entreprises ont été partielles et parfois partiales.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 12/06/2020 à 18h05, mis à jour le 13/06/2020 à 15h24