Chef de file du Mouvement islamique du Nigeria (IMN, groupe radical chiite), Ibrahim Zakzaky est emprisonné avec son épouse depuis décembre 2015 après des manifestations violentes de son groupe, réprimées dans le sang, au cours desquelles près de 300 chiites avaient été tués.
Il est accusé d'homicide et de rassemblement illégal. Un tribunal a refusé en novembre 2018 sa libération sous caution, bien qu'il soit en détention provisoire depuis trois ans.
"Nous avons demandé au tribunal de prendre une injonction pour que le Service de la sécurité d'Etat (service de renseignement intérieur nigérian, NDLR) permette qu'il soit examiné par ses médecins personnels pour qu'ils le soignent dans sa prison", a déclaré mardi à l'AFP Maxwell Kyon, joint par téléphone depuis la ville de Kaduna (Nord).
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"Le tribunal a pris aujourd'hui (mardi) cette injonction", a-t-il ajouté, soulignant que cette demande avait été rendue nécessaire par la dégradation de l'état de santé de son client.
"A chaque fois que nous le voyons, son état de santé s'est détérioré. Mon client ne reçoit pas les soins spécifiques dont il a besoin pour que son état s'améliore".
Des partisans d'Ibrahim Zakzaky manifestent régulièrement dans les rues d'Abuja et de grandes villes du Nord du pays pour protester contre sa détention.
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En octobre 2018, la répression violente par les forces de sécurité d'une manifestation à Abuja avait fait 47 morts, selon l'IMN et des organisations de défense des droits humains et 6, selon les autorités.
Zakzaky appelle à une révolution islamique inspirée de l'Iran chiite, dans un pays également partagé entre chrétiens et musulmans, où ces derniers sont très majoritairement sunnites.