Un test rapide pour détecter le paludisme sera bientôt disponible au Cameroun. Des chercheurs italiens viennent d’expérimenter avec succès cet appareil à l’hôpital catholique Saint Luc de Mbalmayo, commune située à 45 minutes de Yaoundé, la capitale. Les essais cliniques menés dans cette formation sanitaire ont révélé que la machine est fiable à 80%.
«Il s’agit d’un appareil qui permet de faire le diagnostic du paludisme, et qui se base sur les comportements magnétiques des globules rouges infectés. Le parasite va changer l’état chimique des globules rouges qui deviennent magnétiques. Donc, ils peuvent être attirés par un aimant», a déclaré à la radio nationale son inventeur, le Pr Ricardo Bertaco.
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«On a fait la première évaluation, on est content du résultat. Mais ça a été fait dans un laboratoire d’un hôpital. A cet état, la machine ne peut pas encore être mise au service des patients. Il nous faut donc passer par le développement. Il faut maintenant un travail qui soit supporté par l’évidence que le test peut bien marcher», poursuit le scientifique.
Une détection rapide, exacte et accessible des parasites du paludisme est importante pour la prévention et le traitement de cette maladie transmise à l’homme par un moustique infecté. En effet, on peut réduire la morbidité, la mortalité et la transmission du paludisme si un diagnostic est effectué rapidement, et si on dispose du traitement adéquat.
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Au Cameroun, pays où le paludisme est endémique, des tests de diagnostic rapide (TDR) sont notamment vendus dans les formations sanitaires. Ces tests fournissent un diagnostic exact à toutes les populations à risque, atteignant ceux qui sont dans l’impossibilité d’accéder à des services de microscopie de bonne qualité.
Vaccin expérimental
Il faut préciser que le paludisme constitue la première cause de morbidité et de mortalité dans le pays. Selon les données officielles, la maladie est responsable de 35 à 40% de décès dans les formations sanitaires, 50% de morbidité chez les enfants de moins de 5 ans (couche vulnérable à la malaria), 40 à 45% des consultations médicales et 30% des hospitalisations.
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Il n'existe pas actuellement de vaccin contre le paludisme. De nombreuses recherches sont menées au niveau mondial pour en mettre au point. Le vaccin expérimental le plus avancé contre le paludisme à ce jour est le «Mosquirix» ou RTS,S développé par le géant pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline et l'ONG Path. Il est financé par l'Alliance du vaccin (Gavi), le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, et l'UNICEF. Le premier test grandeur de ce sérum sera donné au Malawi, à travers une campagne de vaccination qui débute ce 23 avril 2019 à Lilongwe, la capitale.