Cameroun: le gouvernement interdit les cours de soutien obligatoires et payants

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Le 23/05/2019 à 15h28, mis à jour le 23/05/2019 à 15h30

La ministre des Enseignements secondaires a annoncé l’interdiction des cours de soutien obligatoires et payants. Désormais, les contrevenants sont passibles de sanctions disciplinaires.

La ministre des Enseignements secondaires, Navola Lyonga, tape du poing sur la table au sujet d'une pratique récurrente qui a cours dans certains établissements secondaires publics et privés. Dans un communiqué publié récemment, elle s'insurge contre l'ampleur prise par les cours de soutien obligatoires et payants organisés dans des lycées et collèges, notamment à l’intention des candidats aux examens officiels.

Une pratique qui bat son plein actuellement, alors que la saison d'examen s'ouvre bientôt dans le pays. La ministre dénonce cet état des choses et «appelle à la responsabilité des personnels administratifs, des enseignants et des parents d'élèves pour qu'aucun franc supplémentaire ne soit réclamé à ces élèves qui se sont régulièrement acquittés de leurs frais exigibles».

Pour Navola Lyonga, les apprenants ont ainsi droit aux enseignements gratuits, jusqu'à ce qu'ils présentent leurs examens respectifs. Aussi, le ministre rappelle-t-il que «la perception de frais supplémentaires est passible de sanctions disciplinaires».

Pour les parents d'élèves, qui se plaignent notamment de la surenchère permanente dans les établissements scolaires, ce rappel à l'ordre sonne comme une bonne nouvelle.

«Comment proposer aux élèves des cours de soutien payants alors que ce sont les mêmes professeurs qui donnent ces mêmes enseignements? Est-ce à dire qu'ils réserveraient les vrais cours aux apprenants lors de ces leçons particulières? En plus, en les rendant obligatoires, cela sonne comme un chantage à l'endroit des parents et des élèves, en cette période d'examen où ceux-ci sont déjà très stressés», affirme Bienvenu Ndo, parent d'élève.

Mais pour certaines écoles, ces cours sont jugés nécessaires afin de boucler les programmes scolaires et mieux aguerrir les élèves. Par conséquent, ils nécessitent des rallonges, compte tenu du fait qu'ils sont réalisés en dehors des horaires habituels et nécessitent des moyens.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 23/05/2019 à 15h28, mis à jour le 23/05/2019 à 15h30