S’il y a un aliment prisé pendant le jeûne du ramadan au Cameroun, c’est bien le sucre. Celui-ci est mangé à toutes les sauces.
«On utilise du sucre dans les bouillies, les thés, les jus de fruit, etc.», énumère Djenabou, résidente de la Briqueterie, un quartier regroupant une forte communauté musulmane à Yaoundé, la capitale.
La consommation du sucre est en effet élevée pendant cette période où les fidèles musulmans doivent se priver de boire et de manger du lever du jour jusqu’au coucher du soleil.
Plusieurs d’entre eux expliquent cette augmentation par le besoin de recharger leurs batteries après une longue journée de privations alimentaires.
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«On en consomme beaucoup, car ça nous aide à reprendre des forces après être resté sans manger ni boire pendant toute la journée», affirme Ibrahim.
Pour avoir de l’énergie, le corps a effectivement besoin de carburant, et le sucre lui en apporte. Mais selon les spécialistes, il est recommandé d'éviter d’en consommer trop pour continuer à garder la forme pendant le mois saint. Car, disent-ils, le sucre appelle le sucre et l'organisme va souffrir d'une sensation de manque pendant la journée.
Le repas avant le lever du jour devant fournir toute l’énergie nécessaire pour tenir pendant le jeûne, les nutritionnistes recommandent par ailleurs d’éviter les sucres rapides (sucre blanc raffiné, fruits, lait…) et de privilégier les sucres lents (pain, pâtes, riz, céréales…) et les protéines.
Du fait de la forte demande du sucre pendant le mois du ramadan, les autorités du pays prennent des mesures pour que ce produit de grande consommation soit disponible pendant cette période.
La Société sucrière du Cameroun (SOSUCAM) dispose actuellement d’un stock de 52.000 tonnes disponibles dans ses différents sites. Des dispositions nécessaires, car pendant cette période, certains opérateurs économiques véreux font courir le bruit d’une pénurie du sucre dans le pays dans le but notamment de faire de la surenchère.
En avril dernier, 40 tonnes de sucre importées frauduleusement du Nigeria ont été saisies par les services de la douane dans la région de l’Extrême-Nord. Le phénomène est récurrent à la veille du début du jeune du ramadan dans le pays.