Depuis fin 2017, le nord du Mozambique, à majorité musulmane et riche en gaz, est le théâtre d’une vague de violences attribuées à des radicaux qui prônent une application stricte de la loi islamique.
Depuis quelques semaines, les attaques – sur lesquelles les autorités mozambicaines ne communiquent pas – se succèdent à un rythme quasi quotidien.
Mardi, sept islamistes présumés ont attaqué dans le district de Macomia un camion transportant des passagers et des marchandises, escorté par des militaires, selon des sources locales.
“Huit personnes ont été tuées dans le véhicule et sept autres ont été tuées sur place alors qu’elles tentaient de s’enfuir”, a déclaré vendredi à l’AFP un enseignant qui a perdu un collègue dans l’attaque.
Une autre personne a succombé à ses blessures.
Le bilan a été confirmé par un responsable local sous couvert d’anonymat.
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Les assaillants ont fait exploser des engins artisanaux avant d’ouvrir le feu sur le véhicule, une première pour les islamistes dans la région.
“Ils n’ont pas laissé le temps aux militaires de réagir. Les assaillants étaient au moins sept, tous des hommes, selon un survivant”, a expliqué à l’AFP le responsable local.
Parmi les victimes figurent trois militaires qui escortaient le camion, a-t-il précisé. Une dizaine de personnes ont également été hospitalisées.
Plus de 40 morts en un mois
Depuis fin 2017, les raids, attribués aux islamistes mais jamais revendiqués, contre les civils ou les forces de l’ordre ont fait au moins 200 morts, détruit de nombreux villages et contraint des milliers de personnes à l’exode.
Selon un décompte de l’AFP, 14 attaques ont été perpétrées pendant ce seul mois de mai dans le nord du pays, faisant plus de 40 morts.
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Le déploiement massif de forces de l’ordre et les destructions provoquées par le cyclone Kenneth en avril dans la région n’ont en rien diminué leurs opérations meurtrières, et Maputo redoute qu’ils n’entravent la tenue des élections générales du 15 octobre.
Leur campagne de terreur a d’ailleurs causé, dans des districts, l’interruption des opérations d’enregistrement sur les listes électorales.
Surnommé par la population “al-shabab” –“les jeunes” en arabe– le groupe attaque les villages, mais aussi depuis plus récemment des routes.
Le 22 mai, ils s’en sont même pris à un convoi funéraire sur une route du district de Palma, faisant deux blessés par balle.
Fin avril, la justice mozambicaine a prononcé les premières condamnations contre des membres de l’insurrection islamiste. Un total de 37 “shabab”, dont des Tanzaniens, ont écopé de peines de 12 à 40 ans de prison.