Le gouvernement camerounais a lancé le 24 juillet dernier à Maroua, dans la partie septentrionale du pays, le projet «Jeunesse et stabilisation pour la paix et la sécurité dans la région de l’Extrême-Nord» où sévit la secte terroriste Boko Haram.
Doté d’une enveloppe de 1,5 milliard de francs CFA, ce projet mené avec l’appui des agences du système des Nations Unies européenne (UE) et financé par l’Union européenne (UE) prévoit d’encadrer 30.000 jeunes âgés de 12 à 25 ans, issus des communes les plus affectées par l’insécurité liée à Boko Haram. Il s’agit notamment des communes de Fotokol, Makary, Mora, Kolofata, Mokolo et Mayo Moskota.
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L’objectif, selon les autorités camerounaises, est d’assurer un bon encadrement de ces jeunes victimes de l’insécurité. Il est davantage question pour le gouvernement de promouvoir la paix, la tolérance et le vivre-ensemble dans les communautés, tout en formant et en facilitant l’insertion de ces jeunes dans des secteurs d’activités de leur choix.
Bien qu’annoncé affaibli par les autorités, Boko Haram reste encore actif dans l’Extrême-Nord. Les localités frontalières du Nigeria sont souvent prises pour cibles par le groupe terroriste. Il y a quelques jours, les populations de Mokolo ont manifesté devant la sous-préfecture pour demander plus de protection contre Boko Haram.
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«Nous sommes en pleine saison agricole, mais nous avons peur d’aller aux champs. Boko Haram nous attaque partout, il nous pille au quotidien. Nous avons droit à la protection de l’armée comme l’avait promis le ministre de la Défense lors de sa récente visite ici dans l’Extrême-Nord», avait déclaré un manifestant, dans des propos rapportés par la presse.
En visite dans la région en mai dernier, le ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo, avait annoncé le renforcement du dispositif opérationnel de lutte contre le groupe terroriste dans cette partie du pays. Selon des données officielles, une vingtaine d’attaques du groupe terroriste a été enregistrée dans l’Extrême-Nord durant les deux derniers mois.
Au moins 25 personnes (militaires et civils) ont été tuées en juin dernier dans une attaque de Boko Haram à Darak, une île camerounaise située à proximité du lac Tchad.