A l'occasion du "grand dialogue national" prescrit par le président Paul Biya pour trouver des solutions notamment à la crise anglophone qui secoue le pays, qui se déroule actuellement à Yaoundé, le problème de la double nationalité a été abordé.
Les débats ont eu lieu notamment au sein de la commission en charge du rôle de la diaspora dans la crise et sa contribution au développement du pays.
Celle-ci a rendu ses premières propositions qui regroupent, entre autres, l'instauration de la double nationalité pour les Camerounais de la diaspora, la représentation des Camerounais de l’étranger au Parlement, la création d’un ministère en charge des Camerounais de l’étranger et la structuration de la diaspora camerounaise.
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La double nationalité, voire la multi-nationalité, est une demande de la diaspora camerounaise qui ne date pas d'aujourd'hui.
En effet, la loi camerounaise "portant code de la nationalité" de 1968 stipule notamment que les citoyens camerounais ayant acquis une nationalité étrangère perdent automatiquement la nationalité camerounaise. Ce qui complique les investissements, les transactions financières, immobilières, etc. et diverses démarches administratives au Cameroun des membres de la diaspora camerounaise qui ont acquis la nationalité de leur pays d'émigration.
Des associations comme "Touche pas à ma nationalité camerounaise", en France ont lancé, en 2018, une pétition dont le but essentiel est la reconnaissance de la double nationalité pour l’ensemble des nationaux camerounais ayant accédé, entre autres, à une nationalité étrangère.
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Dans son manifeste, elle ambitionne de lancer une double mobilisation citoyenne, nationale et internationale, pour la reconnaissance de la double nationalité au Cameroun, à travers la révision de la loi de 1968 portant code de la nationalité camerounaise.
Par ailleurs, il s'agit notamment, pour l'association, de protéger les ressortissants camerounais de la diaspora contre l’apatridie à laquelle l’actuel code de la nationalité camerounaise les livre en cas d’acquisition ou de perte d’une nationalité étrangère.