Cameroun: levée de boucliers après l’agression d’un médecin

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Le 06/11/2019 à 12h49, mis à jour le 06/11/2019 à 12h52

Les médecins camerounais condamnent l’attaque dont a été victime le Dr Cécile Kounou le week-end dernier à l’hôpital d’Efoulan à Yaoundé, la capitale et appellent les autorités à prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité du personnel de santé sur leur lieu de travail.

Colère et indignation au Cameroun après l’agression d’un médecin le week-end dernier à l’hôpital du district d’Efoulan à Yaoundé, la capitale.

Hier, mardi 5 novembre, le personnel médical de cette formation sanitaire publique a manifesté devant la sous-préfecture de Yaoundé III pour dénoncer cette attaque contre l'une des leurs.

«Au secours, j’ai choisi de sauver des vies et non de risquer la mienne», pouvait-on lire sur l’une des pancartes brandies par les manifestants.

Selon des témoignages concordants, le Dr Cécile Koumou a été agressée dans la nuit du 3 au 4 novembre dernier par les proches d’un patient, qui exigeaient la prise en charge immédiate de leur parent, malade.

La praticienne a été pourchassée par ses assaillants jusqu’à la salle de garde où elle avait tenté de se réfugier, puis elle a été rouée de coups. Elle s’en sort avec des lésions physiques, notamment une luxation de l’épaule.

Un agent de sécurité de l’hôpital, venu à son secours, a également été violenté par ces individus qui ont également occasionné des dégâts matériels dans la salle des urgences.

Dans un communiqué publié cette semaine, l’Ordre national des médecins condamne cet incident avec «une grande fermeté» et s’inquiète de «la forte récurrence des actes d’agression» sur les médecins en exercice sur leur lieu de travail.

«De tels cas devront désormais faire l’objet d’une répression implacable», selon l’Ordre.

De son côté, le Syndicat des médecins du Cameroun (SYMEC) apporte son soutien aux confrères victimes de tels actes de violence dans l’exercice de leur fonction et leur assure un accompagnement judiciaire en cas de besoin.

«Quelle qu'en soit la cause, les agressions contre le personnel ne devraient pas être tolérées», écrit le syndicat dans un communiqué lundi dernier, rappelant aux médecins que des voies légales et un recours administratif et judiciaire existent pour recevoir les plaintes des patients et de leur famille.

Tout en condamnant les actes de violence physique et/ou verbale contre le personnel soignant, la Société camerounaise d’ORL et de chirurgie cervico-faciale (SCORL) appelle quant à elle le ministère de la Santé publique «à mener une action à visée préventive contre ce fléau».

Dans un tweet lundi, le ministre de la Santé, Manaouda Malachie, s’est dit «choqué» en apprenant cette agression.

«Je condamne avec fermeté cet acte. Je voudrais mettre ses auteurs en garde car nous porterons désormais plainte contre ces derniers», a-t-il écrit.

Aux dernières nouvelles, les auteurs de cette violence ont été interpellés et sont actuellement gardés à vue au commissariat central N°3 de la ville de Yaoundé, où une enquête a été ouverte.

S’ils sont reconnus coupables, ils risquent un emprisonnement de cinq à dix ans et une amende de 20.000 à 500.000 francs CFA selon le code pénal, dans l’article 156 de la loi du 12 juin 1967, qui punit les violences commises envers des fonctionnaires.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 06/11/2019 à 12h49, mis à jour le 06/11/2019 à 12h52