Cameroun: traque contre les mototaxis à Yaoundé

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Le 10/11/2019 à 14h43, mis à jour le 10/11/2019 à 14h45

Le gouverneur de la région du Centre donne jusqu’au lundi 11 novembre 2019 aux conducteurs d’engins à deux roues pour se conformer à la réglementation leur interdisant de circuler dans le centre-ville de la capitale.

Dans le but de préserver l’image de la ville, à la veille de la tenue du sommet des chefs d’Etat de la CEMAC, les mototaxis, moyens de transport de milliers d'usagers, ne sont plus les bienvenus dans le centre de la capitale camerounaise. 

Le 6 mai 2019, le préfet du Mfoundi, Jean Claude Tsila, a interdit la circulation des mototaxis dans le centre urbain de Yaoundé, la capitale. «La circulation des motocycles n’est tolérée que dans la périphérie de la ville de Yaoundé pour la desserte des zones enclavées», conformément à l’arrêté conjoint signé en 2012 avec le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Yaoundé, indiquait l’autorité administrative, précisant par ailleurs les zones proscrites et celles autorisées à la circulation des mototaxis.

Six mois plus tard, la mesure peine à être appliquée. Les engins à deux roues dictent toujours la loi sur les routes en zone urbaine. Une situation qui ne va pas sans incident, les conducteurs de mototaxi, communément appelés «benskinneurs» dans le pays, s’illustrant notamment par un incivisme notoire et une propension à faire foule lors de mouvements d'humeur parfois violents.

Une défiance qui a poussé le gouverneur de la région du Centre à taper du poing sur la table. Vendredi 8 novembre 2019, Naseri Paul Bea a indiqué aux conducteurs d’engins à deux roues qu’ils ont jusqu’au lundi 11 novembre 2019 pour se conformer à la réglementation leur interdisant de circuler dans certaines zones du centre urbain.

«A partir de mardi, nous allons commencer à sévir», a-t-il annoncé à l’issue d’une réunion de concertation réunissant autorités administratives et municipales, forces de maintien de l’ordre, organisations syndicales et associations de mototaxis.

Cette rencontre, a précisé le gouverneur, visait notamment à «assainir l’image de la ville» à la veille du sommet des chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) qui doit se tenir prochainement dans la capitale camerounaise, mais aussi en prélude au Championnat d’Afrique des nations (CHAN) et à la Coupe d’Afrique des nations (CAN) que le Cameroun organise respectivement en 2020 et 2021.

A cet effet, le gouverneur a demandé aux représentants des moto-taximen de sensibiliser leurs adhérents sur l’application dès mardi prochain de l’interdiction de circulation des mototaxis dans le centre de la capitale.

Aux autorités locales, il a prescrit d’engager des actions de sensibilisation des acteurs de ce secteur d’activités de leur zone de compétence en vue de leur complète identification et de leur inscription dans les registres tenus dans les mairies et les sous-préfectures. Il s'agit aussi d’accompagner les organisations syndicales et les associations dans leurs actions sur le terrain. Il a enfin invité les conducteurs à se conformer à la réglementation en vigueur en matière d’exploitation des mototaxis à titre onéreux avant le contrôle répressif.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 10/11/2019 à 14h43, mis à jour le 10/11/2019 à 14h45