Depuis quelques jours, des appels à rapatrier les ressortissants camerounais résidant en Chine, pays en proie à une épidémie de coronavirus, se multiplient sur Internet.
Certains en appellent à l’intervention du chef de l’Etat pour «sauver» ces compatriotes, «victimes du coronavirus», alors que des rumeurs faisant état de «trois Camerounais mis en quarantaine» se propagent sur les réseaux sociaux.
Une lettre attribuée à des étudiants et des travailleurs camerounais installés dans la province chinoise de Hubei, épicentre de l’épidémie, a été publiée sur Facebook.
Dans ce courrier, partagé de nombreuses fois, les auteurs, qui se présentent comme étant les «membres du bureau de la communauté camerounaise de Hubei en Chine», interpellent le président Paul Biya pour une aide d’urgence.
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«Nous souhaitons la mise à disposition d'un numéro vert pour tous les Camerounais de Chine et surtout, le plus urgent, l’assistance avec le nécessaire en ce temps de crise: des masques, des désinfectants et de la nourriture car les boutiques se sont vidées et beaucoup d'entre nous ont épuisé leurs réserves», écrivent-ils.
Ces derniers disent avoir été abandonnés par la représentation diplomatique camerounaise à Pékin, qui reste muette à leurs cris de détresse.
«Malgré nos nombreuses démarches (appels téléphoniques et correspondances) envers l’ambassade du Cameroun à Pékin, nous restons sans nouvelles ou réponses officielles pour nous rassurer ou donner des consignes humanitaires», déplorent-ils.
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La frustration est d’autant plus grande que «nos confrères de pays voisins reçoivent du soutien tant moral que matériel de leurs officiels. Nous refusons de croire que nous avons été abandonnés, c’est pourquoi nous voulons saisir cette opportunité pour lancer vers vous ce cri», expliquent les auteurs de cette lettre.
Alors que plusieurs pays ont commencé à rapatrier leurs ressortissants de Chine, dont le Maroc, il est encore difficile de savoir si l’idée d’un rapatriement est à l’ordre du jour au Cameroun, aucune annonce officielle n’ayant été faite pour le moment à ce sujet par le gouvernement.
Au ministère des Relations extérieures, la question reste sensible. «Nous attendons l'accord du président pour faire une déclaration. Pour le moment, nous ne pouvons rien dire là-dessus», indique-t-on dans ce département ministériel.