Cameroun. Coronavirus: menace de grève des transporteurs routiers

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Le 31/03/2020 à 16h23

Les syndicats des transports routiers annoncent une «grève générale illimitée» dès le 6 avril prochain, en l’absence d’un dialogue avec le gouvernement pour discuter des voies et moyens aux fins de supporter le choc économique induit par les mesures de lutte contre le Covid-19.

Les transporteurs routiers menacent d’entrer en «grève générale illimitée» la semaine prochaine si le gouvernement camerounais ne consent pas à une rencontre afin de trouver, d’un commun accord, «les voies et moyens aux fins de supporter le choc économique» induit par les mesures gouvernementales de lutte contre le coronavirus (Covid-19) sur leur activité.

Dans le préavis de grève adressé le 30 mars dernier au Premier ministre, Joseph Dion Ngute, les présidents des syndicats nationaux des transports routiers déplorent le mutisme opposé par les pouvoirs publics, malgré leurs multiples appels au dialogue.

«Face à la rupture du dialogue ainsi constatée, nous (…) avons à l’unanimité décidé de vous adresser un préavis de grève générale illimitée qui prendra effet à partir du lundi 6 avril 2020, au cas où nos doléances ne seraient pas prises en compte», écrivent-ils, tout en déplorant le «durcissement, les abus et autres tracasseries» des forces de maintien de l’ordre dans l’application de ces mesures.

Le 17 mars dernier en effet, le gouvernement a pris un ensemble de mesures pour freiner la propagation du virus sur le territoire national, dont celle interdisant la surcharge dans les transports publics, une pratique largement répandue dans le pays bien que réprimée par la loi.

Le 23 mars, un communiqué du ministre des Transports, Jean Ernest Masséna Ngalle Bibehe, est venu durcir ces mesures en limitant désormais le nombre de passagers sur les mototaxis, dans les taxis, les bus et autres cars de transport de masse, et en interdisant le ramassage de passagers en cours de route, entre autres. Le non respect de ces mesures est susceptible de conduire à «l’arrêt total», pendant 15 jours renouvelables, de l’ensemble des activités de transport urbain et périurbain des personnes, avait prévenu le membre du gouvernement.

Du côté des transporteurs, on se plaint du «manque à gagner considérable» qu’entrainent ces mesures restrictives. Certains transporteurs, notamment les conducteurs de taxi et les agences de voyage interurbains, ont unilatéralement augmenté les prix, malgré les mises en garde des autorités, menaçant de sanctions tous ceux qui s’amuseraient à jouer à l’inflation durant cette période.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 31/03/2020 à 16h23