Le ministère camerounais des Affaires sociales a lancé le 1er avril dernier, l’opération d’observation et de suivi des enfants de la rue en vue de leur retrait du centre commercial de Yaoundé, la capitale. Cette initiative pilote, qui va durer trois mois, a permis d’extirper 82 enfants des rues de la capitale et de les loger dans trois centres des affaires sociales de la ville où ils pourront se rafraîchir et s’alimenter.
«Il leur sera offert une gamme variée d’activités sportives, ludiques et d’éveil, ainsi que des soins pour ceux qui sont malades ou ont besoin d’une cure de désintoxication. Cette action expérimentale leur permettra, en fonction de leurs situations individuelles, de se retirer au bout d’un certain temps volontairement et durablement de la rue», affirme la ministre des Affaires sociales, Pauline Irène Nguene, dans une interview accordée au quotidien national Cameroon tribune.
Lire aussi : Sénégal: les enfants des rues cherchent à échapper au coronavirus loin de Dakar
«Il s’agit d’un processus de déconditionnement et de préparation à une resocialisation qui aboutit après une période de trois à six mois d’observation au cours desquels l’enfant est progressivement emmené soit par l’écoute et le counseling à adhérer à un projet de vie qui lui offre de nouvelles perspectives de socialisation. Soit par le retour en famille, ou par le placement en milieu d’apprentissage professionnel ou encore par un placement en milieu institutionnel dans les centres spécialisés publics ou privés», poursuit-elle.
Outre la resocialisation, cette initiative vise notamment à protéger ces couches vulnérables du nouveau coronavirus (Covid-19), les enfants de la rue étant les plus exposés aux maladies.
Lire aussi : Cameroun: ces enfants «invisibles» qui n’ont pas d’existence légale
Le ministère des Affaires sociales a recensé quelque 877 enfants vivant dans les rues en 2018 à Yaoundé, Douala, Bafoussam, Maroua et Ngaoundéré. Il s’agit notamment d’enfants qui ont rompu les liens avec les familles, ont fui le domicile familial pour éviter les maltraitances ou se sont retrouvés dans la rue par soif de liberté. Ces derniers s’illustrent par des petits larcins, la mendicité ou la consommation de stupéfiants.
Cette opération de retrait des enfants de la rue va s’étendre aux villes de Douala et Bafoussam, deux principaux foyers de l’épidémie au même titre que Yaoundé.