"On a regardé ce qui existait déjà sur le marché et on a trouvé une boîte toute simple avec deux trous. On l'a essayée mais on ne l'a pas jugée assez efficace" notamment pour les intubations, a expliqué à l'AFP la Dr Feroza Motara, à la tête des urgences de l'hôpital public Charlotte Maxeke à Johannesburg.
Son équipe a donc planché et conçu une boîte plus adaptée que le modèle taïwanais déjà disponible. Derrière son masque chirurgical doublé d'un masque en plexiglas, Jana Du Plessis, médecin sud-africaine, en fait la démonstration en intubant un mannequin. "Cette boîte va créer un espace hermétique" autour du malade, explique la jeune femme de 32 ans.
Protéger les soignants
Pour certains actes médicaux, "il faut débrancher le patient de son respirateur, et s'il tousse ça peut être très dangereux pour le personnel", détaille-t-elle. "En faisant en sorte que tout cela se fasse à l'intérieur de la boîte, on isole le patient, et donc le virus ne peut pas contaminer d'autres patients ou l'équipe soignante", ajoute la Dr Du Plessis.
Intubox
Deux sociétés sud-africaines ont financé une première série de 500 boîtes de ce type, baptisées "intuboxes", aussitôt distribuées à des établissements hospitaliers publics et privés en Afrique du Sud.
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Des discussions sont en cours pour en fabriquer un millier d'autres. Le brevet de cette "intubox", facturée 200 dollars (183 euros) l'unité, va être mis gracieusement à la disposition d'autres fabricants intéressés.
Equipements de protections
La Dr Motara explique avoir déjà reçu des appels intéressés du monde entier, "de l'Amérique, à Dubaï et en passant par le reste de l'Afrique". Elle a cependant rappelé que l'"intubox" ne remplaçait en rien les équipements de protection. "La boîte ne signifie pas qu'on oublie tout le reste", a-t-elle souligné.
L'Afrique du Sud est le pays d'Afrique subsaharienne le plus touché par la pandémie de Covid-19 avec 2.506 cas confirmés, dont 34 décès.