C'est l'autre bilan qui fait froid dans le dos. Les médecins et autres personnels soignants qui sont sur la ligne de front paient un lourd tribut dans la lutte contre la pandémie. En Algérie, ils ne font pas exception et, pour l'heure, malheureusement, les professionnels officiant dans les hôpitaux de ce pays sont les plus durement touchés sur le continent.
Au total, 8 médecins ou infirmiers ont déjà perdu la vie suite à une infection au nouveau coronavirus. C'est ce qui ressort des statistiques de l'Organisation mondiale de la santé, qui font état de 21 décès dans le corps médical africain.
Pas plus tard qu'il y a trois jours, un jeune médecin de 37 ans seulement, Salim Latreche, est tombé sur le champ de bataille contre cette pandémie. Il était médecin-chef au pavillon des urgences de l’EPH de Kherrata où il a été contaminé. Après la dégradation de son état de santé, il a été transféré au CHU de Béjaïa où il a rendu l'âme.
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Jusqu'à hier, cinq médecins et deux infirmiers de l’EPH étaient en isolement à l’hôpital de Kherrata où la pandémie avait déjà fait une autre victime au sein du personnel. En effet, le 6 avril, un agent de sécurité âgé de 52 ans du nom de Tahar Djenane avait succombé à son infection au SARS-Cov2.
Kherrata, située à environ 310 kilomètres de la capitale Alger, et à 340 kilomètres de Blida, l'épicentre de l'épidémie, n'est pourtant pas la localité du pays la plus touchée par le Covid-19. Seules 14 personnes sont hôspitalisées à l'EPH de cette ville.
Avant le Dr Latreche, il y a eu une immense perte du corps médical algérien, notamment la disparition du professeur Si Ahmed El Madi, ancien chef du service de chirurgie à l’hôpital Frantz-Fanon de Blida. Son infection a duré quelque jours avant qu'il ne décède lundi 30 mars.
D'autres décès sont annoncés, toujours parmi les médecins, notamment le docteur Karim Hamoudi, exerçant dans un établissement public de santé de proximité (EPSP) de Bouzareah à Alger, ou encore son homologue, le biologiste Ahmed Ellouah, selon le syndicat des médecins algériens.
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Mais à côté de ces illustres personnes, il y a aussi tout le personnel hospitalier dont cinq autres membres plutôt anonymes, mais non moins importants, ont aussi perdu la vie. D'ailleurs, la première victime d'entre eux n'est autre qu'un ambulancier travaillant à l’hôpital de Boufarik, relevant de la Wilaya de Blida qui est la zone la plus affectée par la pandémie.
Il y a quelques jours, le professeur Salim Benkhedda, chef du service de cardiologie au CHU Mustapha Bacha à Alger a annoncé le décès d'un médecin de 77 ans, donc probablement à la retraite, qui avait été contaminé par le coronavirus et qui malheureusement est décédé. Cependant, cette victime serait décédée après avoir pris en automédication de la chloroquine, sans les précautions d'usage, souligne néanmoins le cardiologue.
Quoi qu'il en soit avec 8 membres du corps médical qui ont payé de leur vie cette lutte contre le coronavirus, le personnel de santé algérien reste ainsi lle plus touché en Afrique. L'Afrique du Sud, quant à elle, a perdu 5 membres du personnel soignant, contre trois pour l'Egypte, deux pour le Cameroun et un pour le Maroc et la République démocratique du Congo.
Néanmoins, à ce jour sur le continent, 283 médecins, infirmiers ou personnel hospitalier ont déjà été testés positifs au coronavirus. C'est en Egypte où l'on compte le plus de cas avec 71 personnes infectées. Viennent ensuite l'Afrique du Sud, avec 65 cas, la Tunisie (55), le Cameroun (21) et le Maroc (12 infections).