Cameroun. Coronavirus: les bars à nouveau pris d’assaut suite aux mesures d’assouplissement

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Le 12/05/2020 à 09h44, mis à jour le 12/05/2020 à 12h46

Depuis l’annonce des mesures d’assouplissement pour les établissements de loisirs ainsi que dans les transports, on observe un certain relâchement dans l’observation des règles de distanciation sociale. Les autorités sanitaires appellent les populations à rester vigilantes.

Depuis le 30 avril dernier, date de l’annonce de mesures d’assouplissement par le gouvernement de certaines décisions prises dans le cadre du plan de riposte contre la pandémie de coronavirus (Covid-19) dans le pays, on observe un certain relâchement de la population, notamment dans l’observation des mesures-barrières.

Parmi les annonces les plus problématiques, l’ouverture, au delà de 18 heures, des débits de boissons, des restaurants et des lieux de loisirs et la levée de la mesure réduisant le nombre réglementaire de passagers dans tous les transports en commun par bus et taxis. Depuis, les mauvaises habitudes ont repris le dessus. Les bars sont à nouveau massivement investis.

Très peu de personnes tiennent compte de l’obligation pour les clients et usagers de respecter les mesures-barrières, notamment le port du masque de protection et la distanciation sociale. Dans certaines régions, des gouverneurs sont même allés jusqu’à interdire toute consommation in situ dans les bars.

De même, dans les transports publics, on constate le retour des surcharges et un certain relâchement dans le port du masque, pourtant obligatoire dans tous les espaces publics depuis le 13 avril dernier. La «cabine avancée», soit la surcharge de deux passagers assis devant aux côtés du chauffeur, revient également en force dans les taxis.

«De nombreuses personnes ont accueilli ces assouplissement avec joie, et pensent que la bataille contre le coronavirus est finie ou a été remportée», regrette un administrateur.

Pourtant, ces mesures, bien que critiquées par une partie de l’opinion publique, ont notamment été prises afin de faire soulager ces secteurs d’activités durement éprouvés par les mesures restrictives édictées depuis le 17 mars 2020 par le gouvernement pour endiguer la propagation du virus.

Si les opérateurs semblent vouloir rattraper le «temps perdu», les usagers, de leur côté, sont heureux de renouer avec leur train de vie d’avant-crise. Dans une presque insouciance.

Dans un communiqué, le Syndicat national des exploitants des débits de boissons du Cameroun rappelle que le port du masque et des gants sont obligatoires, notamment pour le personnel, ainsi que le lavage régulier des mains et la mise à disposition du gel hydro-alcoolique.

Par ailleurs, le syndicat annonce «la réduction de 50% des places assises dans les débits de boisson pendant la durée de la pandémie, l’usage obligatoire des thermoflash aux entrées des établissements de loisirs, le respect de l’aération autant que possible».

Lors du traditionnel point de presse quotidien du ministère de Santé publique, le directeur de la lutte contre la maladie, les épidémies et les pandémies, le Dr Georges-Alain Etoundi Mballa, a invité mercredi dernier les populations et parties prenantes à la lutte à persévérer dans l’observance des gestes-barrières.

Au 12 mai 2020, le Cameroun comptabilisait 2579 cas confirmés d’infections au Covid-19, 1465 guérisons et 114 décès.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 12/05/2020 à 09h44, mis à jour le 12/05/2020 à 12h46