Si certains pays sont sur le point de se sortir d'affaire avec le nouveau coronavirus, d'autres vivent une situation hors de contrôle. C'est le cas notamment de l'Egypte, de l'Afrique du Sud et du Nigeria qui comptent désormais leur nombre de nouveaux cas en plusieurs centaines voire en milliers.
Hier, jeudi 11 juin, il y a eu 3.147 nouveaux cas en Afrique du Sud, 1.442 en Egypte et 681 au Nigeria. On n'est donc plus dans la situation exceptionnelle d'un continent relativement épargné jusqu'à présent, puisque le nombre de cas augmente à un rythme plutôt rapide. Depuis, le 31 mai, c'est-à-dire en l'espace de 11 jours, le nombre de cas est passé de 147.600 à quelque 216.800, soit plus de 71.000, ou près 48% de progression.
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En termes de nombre de décès, le Nigeria a s'est même classé quatrième sur le continent juste derrière l'Algérie avec 387 victimes pour 14.554 cas confirmés, soit un taux de létalité de 2,66%. Surtout, l'évolution de la pandémie est en train de s'accélérer dans le pays le plus peuplé du continent avec ses 200 millions d'habitants.
L'Afrique du Sud qui se distinguait par la faiblesse du taux de létalité est en train d'être rattrapée par une mortalité en hausse avec 1.284 décès depuis le début de cette épidémie. Le pays comptera bientôt 60.000 cas de contamination et au moins 25.000 personnes encore sous traitement.
Enfin, l'Egypte, avec 1.377 décès, est le pays qui compte le plus grand nombre de victimes. Mais surtout, la pandémie y est dans une phase d'aggravation avec plus d'une trentaine de décès par jour depuis le début du mois de juin.
Mais, c'est surtout le nombre de décès qui commence à inquiéter. Certes, le continent est très loin des chiffres américains, européens ou brésiliens avec leur cumul proche de plus de 400.000 décès, mais le continent est déjà à 5.844 victimes, contre 4.240 en fin mai.
Certains pays comme la Tunisie, le Burkina Faso et même le Maroc sont, soit sur le point d'en avoir terminé avec la maladie, soit ils en ont la maîtrise.
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Et les chiffres sont là pour en témoigner. Pour la Tunisie, pas un seul décès depuis le 3 juin et, depuis la mi-avril, autrement dit depuis pratiquement deux mois, il y a eu que 14 décès. De plus, le pays ne compte que 49 personnes sous-traitement. Bref, la Tunisie est l'exemple type du pays africain qui est sur le point de se débarrasser de la pandémie.
Au Burkina Faso, où les débuts ont été extrêmement difficiles avec plusieurs décès durant le premier mois, on n'est pas très loin de la prouesse tunisienne. En effet, depuis le début du mois de juin, on ne compte que 9 nouveaux cas de contamination, le dernier décès date du 26 mai, soit il y a bientôt trois semaines. Et il y a plus que 48 patients sous traitement, grâce à la guérison de la quasi-totalité des malades.
Pour le Maroc, le nombre de contaminations quotidiennes a considérablement baissé, avec une moyenne inférieure à 80 par jour depuis la fin mai. La seule journée exceptionnelle a été celle du 9 juin où l'on a comptabilisé quelque 135 personnes testées positives. Mais c'est surtout concernant le nombre de décès que le Royaume chérifien se distingue. Puisque seuls 7 décès ont été enregistrés depuis le début du mois de juin.
En revanche, des pays comme le Sénégal, la Mauritanie ou encore la Côte d'Ivoire ont intérêt à revoir leur stratégie de riposte, sans quoi les dégâts seront colossaux.
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Pour le cas du Sénégal, on constate une sorte de plateau sur lequel s'est établie la courbe d'évolution du nombre de cas: autour d'une centaine par jour depuis près de deux mois. Ainsi, le nombre de cas qui n'était que de 280 le 12 avril est passé, ce vendredi 12 juin, à quelque 4.851 avec une progression régulière, portant sur le même nombre de cas par jour. On sent néanmoins une légère accélération du rythme d'évolution à partir de la fin mai. Toutefois, les décès restent faibles par rapport au nombre de cas, puisque le pays n'en compte que 56 à ce jour, soit un taux de létalité de 1,15%.
La Mauritanie aussi a beaucoup de soucis à se faire au vu de la progression de la maladie sur son territoire. Ainsi, le pays qui s'était débarrassé de la pandémie mi-avril cumule actuellement 1.439 contaminations et 74 décès, soit un taux de létalité de 5,14%.
Quoi qu'il en soit, cette évolution récente de la pandémie sur le continent montre que certains pays sont en train de gagner la guerre, alors que d'autres pourraient la perdre s'ils n'inversent pas la tendance.
