Libye: au moins 9 corps découverts dans un nouveau charnier à Tarhouna

Il existerait pas moins de 11 charniers dans la environs de Tarhouna, selon des informations reçues par la CPI.

Il existerait pas moins de 11 charniers dans la environs de Tarhouna, selon des informations reçues par la CPI. . DR

Le 29/06/2020 à 15h22, mis à jour le 29/06/2020 à 15h38

L'Autorité chargée de la recherche et de l'identification des disparus continue ses recherches là où pourraient se trouver d'autres charniers.

Au moins neuf corps ont été découverts dans un nouveau charnier à Tarhouna, ville libyenne située dans l'ouest du pays, ont annoncé lundi 29 juin les forces du Gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par l'ONU.

"Neuf corps ont été découverts et sortis de terre dimanche (...) sur un site qui est soupçonné d'abriter des charniers, dans la ville de Tarhouna", selon un communiqué des forces pro-GNA, publié sur Facebook. L'Autorité chargée de la recherche et de l'identification des disparus, qui dépend du GNA, continue ses recherches là où pourraient se trouver d'autres charniers, "laissés par les bandes criminelles d'al-Kani, l'une des milices pro-Haftar avant leur fuite" de Tarhouna, a ajouté le communiqué.

L'ONU "horrifée"

Après avoir lancé en avril 2019 une offensive sur Tripoli, siège du GNA, les troupes du maréchal Haftar, homme fort de l'Est libyen, ont dû battre en retraite à la suite d'une série de revers il y a un mois. Le 5 juin, les forces loyales au GNA, ont chassé les troupes rivales de Khalifa Haftar de Tarhouna (65 km au sud-est de Tripoli), leur dernier fief dans l'Ouest.

Depuis avril 2019, des centaines de personnes, dont de nombreux civils, ont été tuées et plus de 200 000 déplacées en Libye, pays pétrolier plongé dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011. Le 11 juin, l'ONU s'est dite "horrifiée" par des informations sur la découverte de charniers dans la région de Tarhouna.

Nouvelle enquête de la CPI ?

Après avoir ouvert dès mars 2011 une série d'enquêtes sur la Libye, la Cour pénale internationale (CPI) a prévenu le 22 juin, par la voix de sa procureure, Fatou Bensouda, qu'elle "n'hésitera pas" à élargir le champ de ses investigations à la récente découverte de ces charniers.

"Mon bureau a été informé de source sûre de l'existence de onze charniers présumés de cadavres d'hommes, de femmes et d'enfants" dans la ville de Tarhouna et ses environs en Libye, a déclaré Mme Bensouda, se disant "profondément préoccupée". Cela peut "constituer des preuves de crimes de guerre ou de crimes contre l'humanité", a-t-elle ajouté selon un communiqué de la CPI. 

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 29/06/2020 à 15h22, mis à jour le 29/06/2020 à 15h38