Nigeria: un chanteur soufi condamné à mort pour blasphème dans l’État de Kano

DR

Le 12/08/2020 à 12h03, mis à jour le 12/08/2020 à 12h07

Un chanteur nigérian soufi a été condamné à mort par pendaison par un tribunal islamique pour avoir blasphémé contre le prophète Mohammed. Agé de 22 ans, Yahaya Sharif-Aminu n’a pas nié les accusations portées à son encontre.

Il est musulman et chanteur soufi. Cela n’a pas empêché que Yahaya Sharif-Aminu, âgé de 22 ans, soit condamné à mort par pendaison par un tribunal islamique de l’Etat de Kano, un Etat du nord du Nigeria, pour avoir blasphémé contre le prophète Mohamed dans une chanson qu’il a fait circuler via WhatsApp, selon BBC Afrique.

Suite à la diffusion de celle-ci, des manifestants ont brûlé la maison de la famille du chanteur et se sont rassemblés devant le siège de la police islamique pour exiger que la justice islamique soit appliquée contre lui.

Le chanteur a été arrêté et traduit en justice le mardi 11 août devant un tribunal islamique. Ayant plaidé coupable, le jeune chanteur a été condamné à mort dans la foulée et devrait être pendu. Il pourra tout de même faire appel de cette condamnation à mort.

En effet, si 12 Etats musulmans du nord du Nigeria recourent à la fois à la loi laïque et la charia (sachant que cette dernière ne s’applique pas aux non-musulmans), rappelons tout de même qu’une seule des nombreuses condamnations à mort prononcées par les tribunaux islamiques a été exécutée en 2000 lorsqu’un homme reconnu coupable du meurtre d’une femme et de ses deux enfants a été pendu.

Une fois la condamnation à mort prononcée, l’exécution doit recevoir l’approbation du gouverneur de l’Etat. De plus, les jugements prononcés par les tribunaux islamiques peuvent être contestés devant les tribunaux laïques et la Cour suprême. Toutefois, pour les adeptes de la loi islamique, ces condamnations sont censées avoir un effet dissuasif sur la population.

En 2016, une personne a ainsi été condamnée à mort pour avoir déclaré que Cheikh Ibrahim Niasse, le fondateur sénégalais de la secte Niassère affiliée à la Tijaniya, «était plus grand que le prophète Mohammed». Cheikh Ibrahima Niasse compte de très nombreux disciples en Afrique de l’Ouest, particulièrement au Sénégal, au Nigeria et en Mauritanie.

Par Kofi Gabriel
Le 12/08/2020 à 12h03, mis à jour le 12/08/2020 à 12h07