Des populations juchées sur des toits d’habitations, des véhicules entièrement engloutis, des camions grumiers transportant des habitants pour les évacuer des zones sinistrées, etc.
Des images spectaculaires, conséquence de la forte pluviométrie enregistrée le week-end dernier à Douala, la métropole économique camerounaise.
Les précipitations, évaluées à environ 50 mm pour la seule journée de vendredi, et qui ont provoqué la sortie du fleuve Wouri, l’un des plus importants du pays, et des rivières attenantes de leurs lits, ont entraîné des inondations dans plusieurs quartiers à forte densité humaine.
D’importants dégâts matériels ont été enregistrés, nécessitant l’activation du Comité régional de crise. Les services de la météorologie ont, il y a quelques jours, informé le gouvernement des fortes pluviométries à venir.
En répercussion de cette information, le ministre de la Décentralisation et du développement local, Georges Elanga Obam, a demandé aux responsables des collectivités locales décentralisées de procéder par anticipation au nettoyage des drains.
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«Le degré de pluviométrie a été tel que même avec les caniveaux et les drains curés, cela n’a pas suffi à faire partir l’eau de Douala en cette journée. Cela montre que le curage des drains n’était pas la seule solution», affirme le gouverneur du Littoral, Dieudonné Ivaha Diboua, en visite sur le terrain pour constater les dégâts et réconforter les sinistrés.
Selon les autorités locales, aux moins 900 familles sont devenues sans-abri à cause des inondations. Ce sont surtout des habitants des quartiers où les maisons ont été bâties sur des terrains impropres aux constructions, dans les zones marécageuses, sur des drains, etc., et ce, malgré les régulières sensibilisations et rappels à l’ordre des autorités locales.
«Beaucoup se sont entêtés à construire dans ces bas-fonds. Et avec les saisons sèches, l’illusion est vite arrivée de croire qu’on est en terrain conquis. Aujourd’hui, la pluie nous rattrape et nous avons beaucoup de soucis», déplore le gouverneur du Littoral.
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Par ailleurs, l’incivisme des habitants, qui jettent des ordures dans les drains, les obstruant de ce fait, a également eu un effet accélérateur sur la montée des eaux.
«Nous devons mettre sur pied un plan d’aménagement de 240 km de drains. Aménager les abords et prendre des mesures en s’appuyant sur les chefs de quartier et de bloc. Il sera mis sur pied des comités de gestion des drains et nous mettrons des moyens pour renforcer leurs missions de surveillance et d’usage des drains. Ceux qui jettent les ordures dans les drains seront sanctionnés d’une amende de 10.000 FCFA par seau jeté. Ceux qui ont construit sur les drains verront leurs maisons détruites», déclare pour sa part, le maire de la ville de Douala, Mbassa Dine.
«L’eau est montée jusqu’aux fenêtres, les gens sont désormais sans abri. Sans l’intervention des sapeurs-pompiers, on aurait eu des pertes en vies humaines. Mes frères sont venus me chercher pour aller au village», témoigne une habitante sinistrée.
Alors que d’autres importantes pluies sont attendues dans les prochaines semaines, d’aucuns redoutent la résurgence des maladies hydriques, notamment le choléra.
Il convient de signaler que la ville de Douala est un pôle pluviométrique par excellence. Sur douze mois, la cité enregistre neuf mois de saison des pluies.