Mondial 2026: Cameroun, déception et choc après le vote de certains pays africains pour les USA

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Le 14/06/2018 à 15h47, mis à jour le 14/06/2018 à 15h58

Plusieurs anciens internationaux camerounais, soutiens de la candidature du Royaume chérifien pour l’organisation de la Coupe du monde 2026, ont exprimé leur déception après le choix de United 2026, mercredi à Moscou, grâce à des voix africaines.

Conformément au soutien affiché à la candidature du Maroc pour l’organisation du Mondial 2026, le Cameroun a voté pour le Royaume chérifien lors du scrutin qui s’est dérouté le 13 juin dernier à Moscou, en Russie. Mais, la voix du Cameroun n’aura pas suffi à faire pencher la balance en faveur du Maroc. Encore moins la campagne menée pour le pays par ses ambassadeurs camerounais.

Et c’est logiquement que la déception est de mise, après la victoire de la triple candidature des Etats-Unis, du Canada et du Mexique.

«Il est très difficile de cacher la tristesse parce que nous y avons cru. On a voté pour le Maroc, mais le Royaume n’a pas démérité. Nous n’avons pas choisi de voter pour le Maroc simplement parce que nous sommes des pays frères et amis, mais d’abord parce que c’est un pays capable de recevoir cette Coupe du monde. C’est un pays qui remplit toutes les conditions pour pouvoir remporter le challenge de l’organisation», déclare le président du Comité de normalisation de la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT), Dieudonné Happi, dans des propos relayées par le site press-sport.com.

Selon ce dernier, personne ne peut contester la capacité du Maroc à recevoir cette compétition. «Simplement, il faut se rendre à l’évidence que la tâche n’était pas facile. Le Maroc était seul contre une candidature unie. Il ne s’agissait pas de n’importe quel adversaire», poursuit-il.

Et c’est justement le manque d’union, notamment des pays africains autour de la candidature marocaine, que regrette Joseph Antoine Bell. «Les Africains auraient dû saisir l’occasion pour dire ‘voilà ce que l’Afrique peut offrir. C’était l’occasion de montrer l’émancipation africaine qu’on revendique, et on a échoué… J’aurais préféré que le Maroc n’ait que 54 voix (au lieu de 65), mais 54 voix africaines. Cela aurait été significatif», a réagi l’ancien international camerounais sur la chaîne marocaine Arryadia.

Un avis que partage Patrick Mboma. «Cette candidature, c’était d’abord celle de l’Afrique. J’ai du mal à comprendre pourquoi des pays africains ont préféré le dossier adverse: trois pays, trois visas, trois langues, un gros décalage horaire. Surtout le Bénin et la Guinée, voire le Cap Vert et le Mozambique. Passe encore pour les Anglophones, encore que certains pays ont tendance à s’inventer une proximité culturelle avec les États-Unis», affirme l’ancien joueur du PSG.

Aujourd’hui président du Syndicat national des footballeurs camerounais, Geremi Njitap évoque de son côté des intérêts personnels des fédérations et pays africains. «On est d’abord Africain et on aurait souhaité que la candidature marocaine passe afin que l’Afrique organise cette compétition pour la deuxième fois, mais c’est dommage. C’est clair qu’au vu du résultat, on constate qu’il y a certains pays africains qui n’ont pas voté pour le Maroc et pour l’Afrique. C’est choquant», déplore l’ancien joueur du Real Madrid et de Chelsea. «Mais bon, chacun y va selon ses intérêts. En 2026, nous serons dans l’un de ces trois pays pour la grande fête du football», conclut-il.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 14/06/2018 à 15h47, mis à jour le 14/06/2018 à 15h58