C'est Mary Robinson qui dirigera l'enquête indépendante sur le président de la BAD, Akinwumi Adesina

Mary Robinson, ancienne présidente d'Irlande.

Mary Robinson, ancienne présidente d'Irlande.. DR

Le 02/07/2020 à 09h26, mis à jour le 03/07/2020 à 13h41

L'ancienne présidente irlandaise Mary Robinson présidera le panel d'experts chargé de l'enquête indépendante sur les accusations de prévarication contre le président de la Banque africaine de développement (BAD), le Nigérian Akinwumi Adesina, seul candidat à sa réélection.

"Le Bureau (du Conseil des gouverneurs de la BAD) a retenu Mme Mary Robinson, Hassan B. Jallow et Leonard F. McCarthy pour former un panel d'experts indépendants de haut niveau en vue de mener" l'enquête, selon le texte signé notamment par Kaba Nialé, présidente du Bureau et ancienne ministre ivoirienne.

Adesina, élu en 2015 à la tête de la BAD, fait l'objet depuis le début de l'année d'une série d'accusations embarrassantes, divulguées dans la presse en avril.

Le Bureau de la BAD, l'une des cinq principales banques multilatérales de développement au monde, a exprimé "son entière confiance" dans le panel qui sera "présidé par Mme Robinson" et composé de "personnes ayant une expérience et une intégrité professionnelle incontestables, ainsi qu'une réputation internationale avérée".

Le bureau devra rendre son rapport "dans une période de deux à quatre semaines maximum", selon le texte. Présidente de l'Irlande de 1990 à 1997, Mme Mary Robinson, avocate de profession, a ensuite été Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme de 1997 à 2002.

Dans un rapport, des lanceurs d'alerte reprochent notamment à Adesina son favoritisme dans de nombreuses nominations de hauts responsables, en particulier de compatriotes nigérians, d'avoir nommé ou promu des personnes soupçonnées ou reconnues coupables de fraude ou de corruption, ou encore de leur avoir accordé de confortables indemnités de départ sans les sanctionner.

Des accusations réfutées par Adesina, 60 ans, premier Nigérian à diriger la BAD depuis sa création en 1964, qui clame son "innocence", et qui avait rapidement été disculpé par la Banque sur la foi d'un rapport de son comité d'éthique interne.

Mais les Etats-Unis, deuxième actionnaire de la BAD après le Nigeria, ont exigé fin mai le lancement d'une enquête indépendante, remettant en cause le travail du comité d'éthique et provoquant une sérieuse crise dans l'institution panafricaine.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 02/07/2020 à 09h26, mis à jour le 03/07/2020 à 13h41