Les conséquences de la pandémie du coronavirus sur le secteur du transport aérien seront catastrophiques sur les compagnies aériennes africaines. Et à chaque évaluation de la situation, l’IATA se rend compte de l’ampleur des dégâts de la pandémie sur le secteur.
Dans son dernier rapport, le ton de l’association n’est plus à l’optimisme. Il faut reconnaître que plus de 95% de la totalité de la flotte de passagers des compagnies aériennes africaines sont aujourd’hui cloués au sol. Selon l’association, le trafic de passagers devrait chuter de 51% en 2020, comparativement à l’année précédente.
Alors qu’elle prédisait, pour la région Afrique subsaharienne, une perte de 4 milliards de dollars en fin mars dernier, désormais, l’institution annonce que les compagnies aériennes africaines pourraient perdre 6 milliards de dollars de revenus passagers en 2020, comparativement à 2019, soit une revue à la hausse des pertes de 2 milliards de dollars.
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Pire, les pertes d’emplois au niveau du secteur pourraient atteindre 3,1 millions de salariés, soit la moitié des 6,2 millions d’emplois liés au secteur de l’avion en Afrique subsaharienne. Par rapport à la précédente prévision, ce sont plus de 1,1 million d’emplois supplémentaires qui seront perdus à cause des conséquences de la pandémie du coronavirus sur le secteur aérien.
Du coup, la contribution du secteur au PIB de la région pourrait tomber à seulement 28 milliards de dollars, contre 56 milliards lors de la précédente estimation.
La situation pourrait même être encore beaucoup plus grave sachant que pour cette prévision, l’IATA se base sur «un scénario de restrictions sévères aux voyages d’une durée de trois mois, avec une levée progressive des restrictions sur les marchés intérieurs, suivies des restrictions régionales et intercontinentales». Or, cette durée de trois mois pourrait être dépassée quand on voit la situation dans laquelle se trouvent nombre de pays du continent et leurs partenaires européens.
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Le coronavirus gagne du terrain en Afrique subsaharienne où les contaminations ne cessent de croître. Du coup, il sera difficile d’envisager la levée des interdictions des vols régionaux. Quant aux vols intercontinentaux, les Etats européens ont déjà annoncé l’interdiction d’accès à leurs territoires, au moins jusqu’en fin mai. Cette décision pourrait être prolongée si la pandémie n’est pas vaincue totalement au niveau de la région. En plus, les conditions d’accès dans l’espace Schengen vont se durcir durant les premiers mois de l’après-crise avec l’exigence de tests Covid-19 et même de vaccins au cas où celui-ci serait découvert.
C’est dire que la reprise du secteur aérien africain ne sera pas rapide. Du coup, la situation de nombreuses compagnies aériennes africaines va se compliquer davantage sachant que la plupart d’entre elles ne disposent pus de revenus pour payer les charges salariales alors qu’elles doivent continuer à subir des coûts incompressibles: location d’avions, maintenance, assurance, frais de parking, etc.
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Du coup, à cause de cette pandémie, les faillites de nombreuses compagnies aériennes africaines ne sont plus à exclure. D’ailleurs, South African Airways, qui fut l’un des fleurons du transport aérien continental, envisage désormais la faillite après que le gouvernement sud-africain ait décidé de ne pas renflouer une entreprise en crise depuis une décennie. L’IATA estimes les pertes de passagers de la compagnie à 14,5 millions en moins pour une perte de revenus estimée à 3,02 milliards de dollars.
Elle n’est pas malheureusement la seule dans cette situation. Air Mauritius (Maurice) vient de se placer en redressement judiciaire.
Quant à Air Burkina (Burkina Faso), ses dirigeants viennent d’annoncer qu’ils ne seront pas capables de faire face aux charges salariales de l’entreprise.
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Pour Ethiopian Airlines, les pertes de passagers sont estimées à 2,5 millions de passagers en moins avec comme conséquence des pertes de revenus estimées à 0,43 milliard de dollars. La compagnie aérienne éthiopienne est la seule compagnie du continent à continuer à assurer certaines liaisons vers des pays qui n’ont pas encore fermé leurs frontières et assure une importante activité de fret, ce qui tend à limier ses pertes de revenus.