Côte d’Ivoire: l’un des taux d’imposition les plus élevés d’Afrique

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Le 01/12/2016 à 18h12, mis à jour le 01/12/2016 à 18h55

Le cabinet d’audit et de conseil, PwC, et la Banque mondiale décrivent les insuffisances du système fiscal ivoirien. Les deux partenaires soulignent la nécessité de simplifier le système fiscal afin qu’il gagne en efficacité pour accompagner la croissance du pays.

La Côte d’Ivoire a tout intérêt à corriger son système fiscal si elle veut poursuivre sur sa progression économique de ces dernières années, ont suggéré ce jeudi le cabinet PricewaterhouseCoopers (Pwc) et la Banque mondiale dans l’étude «Paying Taxes 2017» présentée ce jeudi à Abidjan.

L’étude qui mesure le taux d’imposition total moyen pour une société-type de taille moyenne, selon les règles fiscales en vigueur dans 190 pays en 2015, relève un niveau de taxation et des démarches administratives parmi les plus contraignants du continent.

Il ressort du document que ce sont au total 51,3% des résultats commerciaux des entreprises ivoiriennes qui sont prélevés par le fisc ivoirien. Un niveau qui est supérieur à la moyenne du continent africain, établie à 47,1% et largement au-dessus des taux d’imposition pratiqués au Sénégal (45,1%), au Nigéria (34,3%) et au Ghana (32,7%).

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En outre, il faut 63 opérations de paiement pour se mettre en règle avec le fisc, soit quasiment le nombre le plus élevé d'Afrique où la moyenne est de 36,7. Ici le pays se classe juste derrière le Sénégal et le Nigeria, mais très loin du Maroc et de l’Afrique du Sud, nations en tête du classement qui comptabilisent respectivement 6 et 7 opérations. «Cette situation incombe aux taxes et prélèvements sur les salaires, dont le nombre de paiements atteint 24, mais aussi et surtout aux nombreuses autres taxes (36), telles que la TVA, ou l’impôt foncier», explique l’étude.

Par ailleurs, fait notable, le temps moyen passé à se conformer aux obligations fiscales est de 270 heures pour remplir les déclarations, soit moins que la moyenne du continent africain (307 heures).

«Les années de crise sociopolitique (1999-2011) ont vu se tarir l’aide financière des pays donateurs ainsi que les investissements étrangers. Le prélèvement de l’impôt est alors devenu un défi majeur pour l’État, de sorte que le nombre de taxes et le niveau élevé des taux ont dû être maintenus», a tenté de justifier Dominique Taty, associé-directeur chez PwC en Côte d’Ivoire.

Des efforts encore insuffisants

Ces constats viennent rappeler les efforts que le pays doit encore faire dans le domaine, afin d’être «à la hauteur de ses ambitions», indique Dominique Taty.

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Le gouvernement a engagé d’importantes réformes en ce sens, dans la perspective du Doing business. On note ainsi la mise en place, fin 2015, du Formulaire Unique de déclaration d’impôt. Un dispositif qui doit permettre d'effectuer les démarches fiscales directement en ligne.

Mais de façon globale, les résultats de ces réformes se font encore attendre. Pour preuve, dans le dernier classement du Doing business, le pays stagnait à la 142e place alors qu’il visait le top 100.

A noter que le pays a été classé au 172e rang du classement «Paying Taxes 2017» sur un total de 190 pays.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 01/12/2016 à 18h12, mis à jour le 01/12/2016 à 18h55