La Côte d’Ivoire conserve sa note «B+» selon Fitch

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Le 13/12/2016 à 18h12, mis à jour le 13/12/2016 à 18h24

L’agence de notation financière Fitch maintient la note de la Côte d'Ivoire à "B+" dans la catégorie très spéculative. Une évaluation qui vient souligner les avancées économiques de ces dernières années, mais qui met à nu les faiblesses structurelles d’une économie dépendante des matières agricoles.

La Côte d’Ivoire a obtenu la reconduction de sa notation «B+» selon la nomenclature de l’agence de notation Fitch. Une évaluation qui maintient le pays dans la catégorie «hautement spéculative», comme la plupart des États subsahariens, mais juste un cran en dessous du niveau «spéculatif».

Abidjan peut se targuer de faire mieux que les Etats confinés dans cette catégorie par Fitch avec dans l’ensemble, une croissance moyenne de 9,2% entre 2012 et 2016, contre une moyenne de 4,4% pour ces derniers. L’inflation reste faible, attendue à 1,5% fin 2016, et la dette publique est estimée à 42,5% du PIB contre 55,8% pour ces pays sus mentionnés.

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Cependant, le profil ivoirien pèche au niveau structurel. «Les indicateurs de développement tels que le PIB par habitant ou l'indice de développement humain sont plus bas» que que ceux des pays qui servent de référence. «L'indicateur de la facilité de faire des affaires reste inférieur à la médiane «B», malgré de nombreuses réformes ces dernières années», s’inquiète l’agence de notation qui touche du doigt le mauvais classement du pays lors du dernier classement du Doing Business.

La crainte de la baisse des cours du cacao

La baisse des cours du cacao amorcée depuis le début de l’année est une donnée qui pourrait affaiblir la structure de l’économie ivoirienne. Avec «la baisse des prix du cacao…, le déficit de la balance courante pourrait se détériorer au cours des prochaines années et devenir plus volatil», même si le secteur de l’industrie extractive devrait pouvoir jouer un rôle de relais, relève Fitch.

Par ailleurs, la baisse significative des prévisions de croissance (une moyenne de 7% projetée sur les prochaines années), le retour des troubles politiques (les élections législatives en vue sont considérées comme un test) et une forte dégradation de la dette publique au-delà de 43,5% du PIB comme prévu d’ici 2018, devraient impacter négativement une prochaine évaluation financière.

A contrario, une évolution significative de la dynamique de la dette publique et «une amélioration des indicateurs de développement et de gouvernance» sont de nature à permettre au pays de franchir un nouveau palier dans l’appréciation de sa notation.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 13/12/2016 à 18h12, mis à jour le 13/12/2016 à 18h24