L’appétit vient en mangeant, dit l’adage. Après avoir raflé le TER de Dakar, la France est à nouveau à la tâche et lorgne désormais vers le projet de métro d’Abidjan. Selon la Lettre du Continent, citée par le quotidien ivoirien L’Inter, Paris a lancé une nouvelle offensive pour le compte du Français Alstom. Une délégation de Bercy, le ministère français de l’Economie et des finances, s’est même rendue à Abidjan pour des négociations à cette fin. Et selon notre confrère, l’Hexagone se propose même de financer le projet, moyennant l’engagement d’Abidjan à faire de l’entreprise française le principal maître d’œuvre.
Pour l’heure les autorités ivoiriennes semblent faire la sourde oreille au regard des engagements pris avec le consortium de la Société de transport Abidjanais sur rails (STAR) constitué par Bouygues (génie civil), Keolis (exploitation) et Hyundai Rotem (matériel roulant). Et c’est cette dernière entreprise sud-coréenne qui pourrait faire les frais de l'entrée d’Alstom qui voudrait bien voir ses rames sur les bords de la lagune Ebrié (Abidjan).
Côte d’Ivoire: le métro d’Abidjan bientôt sur les rails
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la firme française doit se mordre les doigts, elle qui avait été l’une des premières entreprises à s’intéresser au projet avant de s’en retirer.
Par ailleurs, on apprend que le gouvernement ivoirien a reçu une offre de la part d’un consortium chinois prêt à s’engager dans le projet, également avec un plan de financement, sans plus de détail.
Jusqu’à dernièrement, le principal obstacle évoqué pour expliquer le retard dans le démarrage du projet avait été son coût jugé élevé. Il est prévu en effet un investissement d’un milliard d’euros pour les 37,9 km de trajet (contre 500 millions d’euros au départ) qui doivent permettre de traverser Abidjan du Nord au Sud, alors que le TER de Dakar, long de 55 km, ne devrait coûter quant à lui, que 867 millions d’euros.
Avec ce regain d’intérêt, la Côte d’Ivoire se trouve donc en bonne posture pour négocier au mieux son métro, une infrastructure qui doit marquer l’ère Alassane Ouattara. Mais la prise en compte de considérations plus politiques n’est pas à exclure.