Alors que la filière cacao a réalisé une récolte record de plus de 350.000 tonnes, les cours mondiaux ont connu une baisse de 40% en l'espace de quelques mois. En effet, les prix sont passés de quelque 2600 à près de 1400 dollars, la tonne. Du coup, le gouvernement ivoirien a décidé, bien malgré lui, une baisse des prix d'achat auprès des agriculteurs qui n'est plus de que 700 Fcfa le kg, au lieu de 1100 Fcfa, lors de la campagne précédente, soit un recul de 36%.
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Cela a été vécu comme un véritable séisme par les cacaoculteurs, mais également par toute l'économie ivoirienne. En effet, ce ne sont pas moins de 6 millions d'ivoiriens qui dépendent de cette filière qui représente également 15% du PIB et près de la moitié des revenus d'exportation du PIB.
C'est pourquoi, cette baisse du budget gouvernemental était nécessaire, puisque les récettes fiscales seront impactées aussi bien de manière directe que de manière indirecte. Ainsi, selon les ministères, les dépenses de fonctionnement et d'investissement seront réduites de 5% à 10%.
Evidemment, il s'agit de solutions conjoncturelles qui ne réduisent en rien l'exposition des économies ivoirienne et ghanéenne qui représentent plus de 60% de la production mondiale de fèves. Aujourd'hui, aucun de ces deu pays voisins n'a un contrôle sur les prix qui se décident en fonction de l'offre et de la demande à Londres. Il est grand temps que la Côte d'Ivoire et le Ghana mette en place des unités de stockage, de transformation et de conditionnement afin de réduire l'offre mondiale quand la production est importante et de déstocker quand la demande mondiale l'exige. C'est l'unique manière d'avoir la main sur le marché mondial et de ne plus continuer à le subir.