Les exportations ont augmenté de 23,3% à 1,9 million de tonnes. Cette production record a permis d'augmenter le revenu brut global des producteurs de 28,6% à 2.013 milliards de francs CFA (un peu plus de trois milliards d'euros), contre 1.565 milliards de FCFA lors de la saison 2015-2016.
Mais la dernière campagne a été "marquée par une crise profonde", a déclaré le président du conseil administration du CCC Lambert Kouassi Konan, à cause de la chute des cours mondiaux de "l'or brun" de plus d'un tiers en 2017.
Konan dressait le bilan de la campagne cacaoyère lors de l'ouverture des quatrièmes Journées nationales du cacao et du chocolat, qui marquait aussi l'ouverture de la campagne 2017-2018.
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Alors que le prix minimum garanti aux agriculteurs s'élevait à 1.100 FCFA (1,6 euros) par kilo au début de la campagne 2016-17, le gouvernement ivoirien a dû baisser ce prix à 700 FCFA (1,06 euros) à mi-campagne, en avril 2017, en raison de la chute des cours sur les marchés internationaux, liée à la surproduction par rapport à la demande, un problème aggravé par la faiblesse de la livre sterling face à l'euro, a expliqué Konan.
La livre sterling est la principale devise utilisée pour le négoce du cacao, qui s'effectue principalement sur le marché de Londres. Le franc CFA est lié à l'euro par une parité fixe.
Konan a aussi évoqué des problèmes de gestion des stocks et de défaillances d'opérateurs de la filière pour expliquer les difficultés de la dernière campagne, pénalisée aussi par les mutineries dans l'armée ivoiriennes au premier semestre 2017 qui ont effrayé les marchés.
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Le prix garanti aux producteurs de cacao ivoiriens pour la campagne 2017-2018 sera révélé dimanche, a déclaré Konan, qui a aussi plaidé pour l'augmentation du niveau de transformation locale du cacao, pour dégager davantage de valeur ajoutée et créer des emplois.
Le cacao est un secteur économique stratégique pour la Côte d'Ivoire, puisqu'il représente 15% de son PIB, plus de 50% de ses recettes d'exportation, et surtout les deux tiers des emplois directs et indirects, selon la Banque mondiale.
Le gouvernement ivoirien avait limogé début août la directrice générale du Conseil café cacao, dont la gestion était très critiquée par les producteurs.