Qu'est-ce qui retient depuis plus d'un mois, au port de San Pedro à Abidjan, des centaines voire des milliers de tonnes de café? C'est la question que posent les caféculteurs ivoiriens du Conseil du café-cacao sans réellement obtenir de réponse convaincante.
Tantôt il n'y a pas assez de bateaux, tantôt ce sont les magasins de stockage qui sont saturés, ou encore, il est fait état de lourdeurs administratives empêchant le bon déroulement des opérations d'exportation. Mais, ces explications variées qui témoignent de l'agacement du Conseil café-cacao n'apaisent pas la colère des opérateurs, qu'ils soient négociants ou producteurs.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, la véritable raison de ce blocage serait la crise algérienne. C'est ce qu'a récemment affirmé un acteur du transport maritime à Abidjan, sur les ondes de Radio France International. "Il n'y a aucun problème de bateaux ni de conteneurs", a-t-il dit au téléphone. Pour lui, le problème vient de l'Algérie. En effet, ce pays d'Afrique du Nord où 70% du café ivoirien est généralement exporté a mis en place des mesures draconiennes en matière d'importation. Celles-ci touchent des produits divers, y compris des produits de première nécessité. En plus de l'interdiction à l'importation de 851 produits, l'Algérie a imposé une caution de 120% des cargaisons pour le café.
Du coup, les opérateurs ont pris le parti ne pas céder à ce qu'il considère comme un chantage. Ils ont décidé de bloquer des cargaisons entières de robusta ivoirien, la variété la plus prisée des Algériens. Ils espèrent par ce moyen de pression faire plier les autorités à Alger.
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Malgré le risque de congestion, les Ivoiriens préfèrent jouer le bras de fer, même si la petite campagne de cacao et celle de l'anacarde devraient démarrer bientôt. Les Algériens, les plus gros consommateurs de café du continent, céderont-ils, une fois en manque du précieux breuvage? Les prochains jours le diront.