La firme chinoise CSCEC vient de se voir attribuer le marché de la construction du quatrième pont d’Abidjan à la suite d’un appel d’offres international. Il s’agit d’une infrastructure longtemps attendue qui doit désengorger la circulation entre les parties nord et sud de la mégapole ivoirienne. L'entreprise de BTP chinois a présenté une offre d'un montant de 103,94 milliards FCFA, largement en deçà du montant initialement prévu.
Financé à hauteur de 263,7 millions de dollars, soit environ 156 milliards FCFA, par un prêt de la Banque africaine de développement (BAD), l’ouvrage doit relier en effet deux pôles économiques majeurs de la ville. D’un côté la commune de Yopougon et ses 2 millions d’habitants qui abrite la plus importante zone industrielle du pays – une nouvelle zone est en construction à la sortie de la commune. De l’autre côté, la commune du Plateau, le centre administratif et financier du pays, qui ouvre l’accès à la zone portuaire et à la partie sud de la ville.
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Les deux parties sont actuellement reliées par une autoroute de 2x3 voies qui ne répond plus à la densité de la circulation dans une métropole abidjanaise qui étouffe avec ses 5 millions d’habitants. Il faut parfois compter au minimum 1h30 de trajet entre les deux zones aux heures de pointe pour un parcours de moins de 30 minutes normalement.
Le marché porte sur la construction d’un pont long de 1,4 km ainsi que de 7 km de routes et bretelles connexes. Selon les études effectuées par la BAD, ce sont quotidiennement au moins 70.000 véhicules qui vont emprunter l’ouvrage, facilitant le déplacement de centaines de milliers de personnes.
Il s’agit là d’une promesse du président Alassane Ouattara qui a annoncé le démarrage des travaux cette année, alors que le premier coup de pioche, initialement prévu en mars 2017, avait dû être reporté du fait des remous dans l’armée.
Selon les sources officielles, les travaux sont prévus pour démarrer en juin ou en juillet pour une durée de 30 mois. A noter que 9 firmes ont pris part à l’appel d’offres dont 5 entreprises chinoises ainsi que le marocain SGTM.
Les moins-disants
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la Chine s’est particulièrement mobilisée pour ce projet. Ce sont en effet 5 entreprises du géant asiatique qui ont pris part à l’appel d’offres sur les 8 en compétitions, avec la particularité de proposer les offres les moins-disantes. Les offres de ces entreprises oscillent entre 88,7 milliards FCFA (l’offre du chinois CRBC a été rejetée), soit 135,2 millions d’euros, et 147,9 milliards FCFA, soit 225,47 millions d’euros.
Le Marocain SGTM (qui intervient par ailleurs sur le chantier de la Baie de Cocody) arrive en 6e position avec une offre de 154,98 milliards FCFA, soit 236,26 millions d’euros, suivi de l’entreprise suisse SBI International et enfin de l’égyptien Arab Contractors.
Faut-il le rappeler, la capitale ivoirienne, fendue en deux par la lagune Ebrié, compte trois ponts: les ponts Felix Houphouët-Boigny et Charles de Gaulle relient le Plateau à la commune de Treichville. Et plus récemment le pont Henri Konan Bédié connecte la commune huppée de Cocody à celle de Koumassi.