Les résultats de l'élection présidentielle gabonaise et surtout l'implication de la Communauté internationale voulant coute que coute un recomptage de voix sont très suivis par les ivoiriens, et plus particulièrement ceux de l'opposition. Outre les implications supposées des proches de Ouattara, c'est surtout cette demande de recomptage des votes bureau par bureau qui continue à surprendre l'opposition ivoirienne.
«Si on recompte les voix au Gabon, alors la communauté internationale doit au minimum libérer le président Gbagbo et lui présenter des excuses», a clamé l’opposant ivoirien Stephane Kipré du haut d’une tribune à Cologne, en Allemagne. Dans un communiqué de l’Union des nouvelles générations (UNG), le parti qu’il préside, publié ce mardi, l’homme a exprimé sa «surprise» devant ce qui pourrait être considéré comme des hésitations de la part des instances politiques internationales.
Le président de l’UNG, en exil, rejoint l’opposition ivoirienne qui trouve ici le lieu d’égratigner la communauté internationale et de régler son compte à Jean Ping dont la situation pour le moins inconfortable fait le bonheur d’un certain nombre à Abidjan.
«(…) il faut qu’on nous explique pourquoi l’on n’a pas voulu que mon pays fasse l’économie de milliers de morts en recomptant simplement les voix comme l’avait proposé le président Gbagbo ?», s'est demandé l'opposant et par ailleurs gendre de Laurent Gbagbo.
Attaque en règle contre Abidjan
«Aujourd’hui, a-t-il poursuivi, en plus d’être 1er producteur de Cacao, 15e producteur de Café, la Côte d’Ivoire dirigée par Alassane Ouattara est devenue en Afrique de l’Ouest le 1er pays exportateur d’expertise en déstabilisation, fraudes, coups foireux», en référence à l'implication des ivoiriens dans des tentatives de déstabilisation au Gabon, mais également au Burkina Faso avec l’affaire des écoutes téléphoniques.
A Abidjan, de pareils propos font les choux gras d’une opposition qui a encore du mal à occuper le terrain politique. Même si pour l’heure l’on ne se hasarde pas à citer nommément l’exécutif ivoirien, mais on s’impatiente de voir la nouvelle tournure que pourrait prendre les relations ivoiro-gabonaise à la fin de cette période de turbulence postélectorale.