Côte d’Ivoire: quand la diaspora boude le referendum

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Le 02/11/2016 à 12h51

Avec des niveaux de participations de 5% en France ou de 13% au Maroc, la diaspora ivoirienne ne s’est pas pris d'assaut les bureaux de vote. Mais quand elle a voté, elle s'est largement prononcée en faveur du «oui».

Absence d’enjeu, désintérêt total ou soutien au mot d’ordre de boycott de l’opposition ? Les Ivoiriens de la diaspora ne se sont pas bousculés aux urnes ce dimanche pour le referendum constitutionnel. Alors que le nouveau texte fondamental a été officiellement plébiscité à 93,82% par les électeurs avec un taux de participation de 42,42%, la participation au vote de la diaspora ivoirienne laisse interloqué plus d’un.

L’Afrique du Sud et la Guinée où l’on a obtenu des niveaux de participation respectivement de 62,54% et 54,09%, soit plus qu’au niveau national, sont des exceptions qui viennent confirmer le fait.

Au Gabon et aux Etats-Unis l’on a un plus de 26% de participants, 13,39% au Maroc, idem au Mali, et Belgique et en Italie où l’on enregistre entre 10 et 15% de taux de participation.

En France, qui concentre la grande majorité de la diaspora ivoirienne, 5,18% des électeurs ont participé au vote contre 8,75% au Sénégal, 7,63% en Grande Bretagne, 7,5% au Burkina ou encore 4,62% au Canada.

Au niveau des résultats, les Ivoiriens de la diaspora ont voté «oui» avec des scores allant de 77,46% au Canada à 97,47% aux Etats-Unis, avec 84,86% au Maroc.

Polémique

Ce faible niveau de participation des expatriés fait bien rêver l’opposition ivoirienne qui soutient mordicus qu’il en est de même au niveau national. Dans une interview ce mercredi matin, Affi N’Guessan, le leader du FPI, soutient que «moins de 10 % des Ivoiriens se sont rendus dans les urnes» au plan national, révoquant le chiffre de 42,42% de participation de la CEI, la commission électoral indépendante.

Pour le parti au pouvoir, l’opposition est «mauvaise perdante». Le taux de participation officiel «traduit bien la dynamique de vote des Ivoiriens qui soutiennent le projet d’Alassane Ouattara», a confié Adama Bictogo ce matin à RFI.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 02/11/2016 à 12h51