Côte d’Ivoire: Guillaume Soro est reconduit à la tête de l’Assemblée nationale

Guillaume Soro réélu président du Parlement de la Côte d'Ivoire.

Guillaume Soro réélu président du Parlement de la Côte d'Ivoire.. DR

Le 09/01/2017 à 18h16, mis à jour le 09/01/2017 à 18h21

Il n’y avait pas grand suspense. Soro Guillaume a été reconduit ce lundi 9 janvier à la présidence de l’Assemblée nationale. Un poste au perchoir qui lui donne une réelle visibilité, le temps de se préparer (patiemment) à d’autres fonctions politiques à la hauteur de ses ambitions.

Sans surprise, l’Assemblée nationale a porté à sa tête son président sortant, Guillaume Soro, pour un mandat de 5 ans. Soutenu par la coalition du RHDP au pouvoir, l’homme l’a emporté par une écrasante victoire face à son adversaire, Evariste Méambly, élu sous la bannière «indépendant». Ce poste, l’ex-numéro deux du régime d’Abidjan y tenait fermement, à défaut de mieux.

Côte d’Ivoire: le long silence intrigant de Soro Guillaume

A peine les soldats mutins franchissaient-il la porte des casernes, après l’appel d’Alassane Ouattara, que Soro Guillaume annonçait officiellement sa candidature ce dimanche. Pour sa campagne, il a tenu à rencontrer, outre les partis de la coalition au pouvoir (le RHDP qui détient au moins 66% des sièges), le FPI d’Affi N’Guessan, qui n’a pourtant pu faire élire que trois députés. Une démarche qui pourrait être dénuée de sens mais qui, selon certains analystes, fait partie de la stratégie à long terme de celui qui cherche à faire le consensus autour de sa personne et à forger les sillons de ses ambitions futures.

«2020, ce n’est pas possible pour lui. Mais 2025 ou 2030, c’est envisageable. Tous les actes qu’il posera désormais seront commandés par cette ambition dont l'échéance peut sembler lointaine, mais dix ou quinze, c’est plus proche que l’on ne le croit», nous a confié un ex-député de son entourage.

Côte d’Ivoire: quel avenir politique pour Soro Guillaume ?

A bientôt 45 ans, celui que l’on taxait de lorgner un peu trop sur le dauphinat d’Alassane Ouattara a encore du temps pour se construire une assise plus solide dans le paysage politique ivoirien. Ce, même s’il devrait passer de numéro deux du régime au troisième, voire au quatrième rang protocolaire avec la mise en place annoncée de la vice-présidence et du Senat. «Bien des fois on croise son destin par le chemin pris pour l’éviter», avait-il lancé la semaine dernière aux députés sortant ; un dicton qui pourrait valoir également pour lui.

Cette élection est le premier round d’une série de bouleversements politiques de ce début d’année, marqué par le revers de la fronde des soldats. L’acte 2 attendu est la formation d’un nouveau gouvernement dans les heures à venir.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 09/01/2017 à 18h16, mis à jour le 09/01/2017 à 18h21