«Comment un banal désaccord électoral a pu entraîner notre pays dans une telle spirale de violences dont il a du mal à se relever?», s’interroge encore dans une déclaration, ce mardi, le FPI, le parti de l’ex-président, qui continue de dénoncer l’intervention militaire de la France.
Le fait est que les partisans de l’ancien régime soutiennent que le recomptage du vote aurait permis de mettre fin aux suspicions de fraude et rétablir «la vérité des urnes». Une option qu’avait rejeté la communauté internationale. «Qui a gagné l’élection de 2010? On se pose encore la question et on avait un moyen simple de le savoir, sans en arriver là», regrette un ex-cadre du parti.
Pour le FPI, le pays se trouve dans une situation de «ni paix ni guerre» qui maintient encore de nombreux Ivoiriens en exil, par peur de représailles.
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«Six années après, la justice internationale continue de s’acharner sur le président Laurent Gbagbo et le ministre Charles Blé Goudé, en ignorant les vrais responsables du drame ivoirien dont les crimes sont pourtant largement documentés» fustige le parti.
Les tenants du pouvoir à Abidjan mettent en avant le fait d’avoir appelé à cor et à cri à la réconciliation nationale. Les victimes recensées de la crise perçoivent des indemnisations et des investissements ont été réalisés pour tenter d’effacer les traces de la crise. Mais la où la question fâche, c’est au niveau des responsabilités dans la crise. «Si Gbagbo avait accepté sa défaite que nous n’aurions jamais vécu pareille crise. C’est bien lui le responsable des morts», s’insurge Soro Zana, militant du RDR, le parti au pouvoir.
La CPI en mission de bons offices?
Hasard ou pas, c’est à la veille ce sixième anniversaire de la fin de la crise que la CPI a dépêché des émissaires en Côte d’Ivoire. «Il y a des enquêtes dans les deux camps, y compris dans le camp des pro-Ouattara», a déclaré lundi à la presse Fadi El Abdallah, le porte-parole de l’instance judiciaire internationale. Une affirmation peu convaincante pour les pro-Gbagbo qui attendent de voir se concrétiser cette promesse.
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Pour les analystes, Abidjan doit initier des actes pour apaiser les ressentiments. Le récent acquittement de Simone Gbagbo dans le procès de crimes de guerre est perçu comme une décision allant dans le bon sens, en attendant la libération des «prisonniers politiques». Quand à Laurent Gbagbo, beaucoup de ses partisans parient sur sa libération, les auditions des témoins n’ayant, selon eux, pas encore apporter des éléments de preuve.
Un refus de partager les responsabilités des crimes commis durant cette période aurait pesé sur la décision du président ivoirien de renoncer à envoyer d’autres ivoiriens à la Haye selon l’opposition.